Le président est de retour, passons à autre chose et l’image du pays, continuons-nous toujours à faire peu de cas ? Il nous aurait fallu la combinaison d’une tête de poule émiettée et le cerveau déchiqueté d’un éléphant malade de la peste pour cerner le vrai objectif du périple du président de la République en Europe. Tel n’est pas le cas, et nous devrions prendre le président aux mots et par ces maux causés à l’image du pays, encore une fois à l’étranger, après son fameux discours sur la corruption tenu à la Tribune des Nations Unies, en septembre dernier, dans lequel il a mentionné les causes de ce fléau, qui est, selon lui, un crime contre le développement du pays. Tant mieux que personne ne vienne ne lui apprendre
Jovenel Moïse, un président Big Bang !
par Me Elco Saint-Amand
Mercredi 20 décembre 2017 ((rezonodwes.com)).-Dans un pays comme l’Haïti de 2017, il est donc impossible que la vérité politique sorte de la bouche d’un président venu de nulle part et qui se retrouve, un beau matin, le premier de ses concitoyens. Par-dessus tout, qu’on le prenne toujours au mot.
Le devoir de raison
Secourir aux promesses à tout bout de champ, c’est dangereux pour l’instauration de la démocratie et l’implémentation du principe d’inclusion de tous les secteurs de la vie sociopolitique. En reliant l’échec des secteurs démocratiques et la montée de l’extrême droite au pouvoir, en Haïti, où l’heure du temps des catastrophes se révèle au grand jour par un «laisser-aller» que sous-entend Jovenel Moïse à vouloir tout com battre sans aucune mesure sérieuse de transparence et de gouvernance. Un signal qui tarde toujours à venir et quand tout de même bien simple, le point de départ. Redonner à l’UCREF, l’ULCC leur autonomie…
La politique dans une société infectée d’hommes et de femmes couleuvres
Pus d’uns se souviennent de l’affaire de kits scolaires. Nous avons, de manière classique, en partage, l’amour et/ou la haine de notre pays. Nous venons d’un monde où le sauve qui peut se traduit par l’autodestruction du moi collectif — nous psalmodions en vérité l’échec par la réussite individuelle. Nous sommes devenus des humains qui rampent pour assouvir nos besoins tout en acceptant la bêtise comme le chant d’espérance des moutons à l’abattoir. De tels comportements agissent sur le moral des forces vives de la société. Le « soussoutisme» accuse une puissance singulièrement alarmante qui nous détonne dans un contexte de confusion accélérée face aux forces gouvernementales pourries.
En effet, dans la foulée de l’indulgence, la présidence s’accentue sur les dérives de tolérance et d’irresponsabilités citoyennes. Ainsi, de sombres quotidiens semblent-ils promettre au pays, anxieux et apeuré par les promesses, une situation qui limite davantage la liberté du peuple à choisir son autonomie et en assumer ses choix de développement.
Face à l’agressivité tyrannique de l’État : Que faire ?
Au constat, les conditions crasseuses d’existence de la population poussent sans aucune protestation l’homme Moïse aux timons des affaires de l’État — et la tyrannie des promesses a commencé. Tout compte fait, nous pouvons dire que l’État est « JE » à travers des discours d’un président qui joue un rôle de calomniateur et de dénigreur presque sans égal dans la panoplie des faiblesses des institutions de la République.
Rien dans la pratique du jeu démocratique des trente dernières années n’aurait pu confirmer cette idée de Saint Moïse « delivre-nous» qui, selon l’intimiste conviction de ce dernier et l’image projetée qui lui permet de nouer davantage les mailles des intrigues politiques de son mentor Michel Martelly. Ce faisant, il déifie son moi par la laideur de ses visions mesquines étant maculées par l’attitude d’un homme malade, aigri, qui répète les mêmes erreurs du prêtre défroqué Jean-Bertrand Aristide.
Avec de tels réflexes, Jovenel Moïse trace son échec des jeux autocratiques. L’État haïtien n’est plus cette entité capable de retrouver l’équilibre nécessaire et démocratique, la tyrannie de la pensée unique s’installant et, en fait, tâche d’huile.
L’Exécutif sous la présidence de M. Jovenel Moïse
Après dix mois d‘administration du pouvoir PHTK deuxième version, doit-on, en effet, venir sur le vertige réactionnaire d’un autre temps qui a su griller l’espoir de toute une nation ? De cette assertion nous finirons par vitupérer le désordre comme l’absolu de la décadence des trois pouvoirs de l’État.
Pour comprendre les propos de Jovenel Moïse sur les conclusions du Rapport sur le gaspillage du Fonds Petro Caribe, il faut remonter à ses relations dans le milieu du pouvoir… comment a-t’il pu gagner sa quote-part dans la pérennisation de la corruption?
Aujourd’hui, Jovenel Moïse se met en accord avec son ombre de bénéficiaire des faiblesses étatiques pour saper comme un seul maître les fondements des institutions utilitaires et répressives capables de combattre la corruption.
Qui se souvient des récentes déclarations du président, à Paris, sur le renouvellement des mandats des juges dans l’appareil judiciaire ?
De tels propos étaient-ils opportuns pour un président qui n’avait pas eu la chance de vendre l’image de son pays lors de son intervention aux côtés d’Emmanuel Macron. Un Jovenel Moïse qui buttait sur les mots, malgré son bout de papier en mains sur lequel était griffonné le texte improvisé sur le statut des «Dom Tom » français dans la Caraïbe. Parlait-il de leur intégration à la CARICOM ? Hélas ! Qui conseille et rédige les discours de ce président ? Oui, il y absence de protocole dans le décor.
L’ironie des amalgames de la présidence de Jovenel Moïse
Le barde des incompétents se dessine de plus en plus à l’horizon et le résultat est directement amer, chaque citoyen haïtien responsable se sentait révulsé face à l’image d’un président tête baissée, tel un esclave devant son maître, aux côtés d’un Macron colon accordant deux minutes de répit à ce dernier.
Jovenel Moïse face aux critiques combien acerbes, mais juste, d’une telle image, décida, sous l’emprise de l’émotion, de salir l’image de la justice de son pays tout en oubliant qu’il a l’ultime obligation de respecter et de faire respecter les dispositions de l’article 136 de la constitution de 1987, déclarant le président le garant des institutions de l’État. Il s’agit d’une faute grave, vu que le dossier du chef de l’État se trouve dans les tiroirs de la justice, sur son inculpation qui n’attend que le moment de l’action d’un juge d’instruction. M. Moïse affiche sa volonté de vilipender la justice, son mal d’impatience. Il ferait tout pour se venger du système judiciaire.
Avec Jovenel Moïse à la tête du pouvoir exécutif, Haïti vit son ère de confusion des rôles politiques et institutionnels. De quel droit un président parviendrait-il à bloquer le vote sur un rapport élaboré par le Sénat de la République ? Surtout si ce rapport n’a aucune force contraignante, sauf que de pointer du doigt les responsables de notre misère en cette deuxième décennie du siècle.
En Haïti, l’omniprésence du président devient monnaie courante depuis l’ascension de Lavalas et de PHTK au pouvoir. Tout se fait dans un immobilisme caressant et narcissique qui n’aboutira qu’à la déroute de l’intelligence. D’où l’expatriation des jeunes vers d’autres pays.
Jovenel Moïse, un dictateur imaginaire
Avec le temps et à la faveur des circonstances, nous avons un président qui ignore que son mandat constitutionnel est de cinq années consécutives et que les promesses non réalisées resteront lettres mortes une fois qu’il ne sera plus au Palais national, ou, du moins, ce qui reste de cet endroit. La présidence de Jovenel Moïse remet le pays dans les mêmes incertitudes de 2003 où Aristide ne faisait construire et inaugurer que des places publiques, question d’user son temps parce qu’il n’avait qu’une seule folie : être au pouvoir à la commémoration des 200 ans d’indépendance d’Haïti. Et après, il s’en alla tout en prétextant la suite.
Aristide et Moïse, quoique d‘horizons politiques différents, abordent et entretiennent les pouvoirs de l’État par le népotisme et le clientélisme. Tout passe par le président. Il est têtu. C’est l’illusion du populisme dépassé. Un contexte géopolitique ne répondant plus au drame des 30 années de peur provoquée par les Duvalier. Mais où veut aller Jovenel Moïse ?
Jovenel Moïse poursuit-li le legs politique de Jean Bertrand Aristide ?
Une réponse qui ferait de nous des oiseaux à abattre. Pourtant c’est une forme de vérité qui ferait encore d’Haïti une victime des mêmes bourreaux : Lavalas/PHTK. Une vision cloisonnée qui s’invente et perdure dans l’imaginaire du chef se croyant être tout puissant. Nous sommes d’une génération où la volonté citoyenne était l’arme de combat contre les élans dictatoriaux des généraux Henry Namphy et Prosper Avril. Cela voudrait dire tout simplement que nous connaissons le souffle des présidents poussiéreux. À l’aune de la résistance, nous les mesurerons… et la colère serait notre résistance au mal intrinsèque des dictateurs en herbe de la République.
Les deux régimes politiques ont agi de la même manière vis-à-vis d’une magistrature domestiquée où les juges et les commissaires du gouvernement sont à la merci du pouvoir exécutif. Disons-le, il n’y a aucun pouvoir judiciaire qui fonctionne dans le pays, avec des magistrats qui, pour joindre les deux bouts, doivent être au service d’un ministre de la Justice — lui aussi avocat —utilisant des miettes pour faire marcher l’appareil judiciaire.
Jovenel Moïse et son dossier d’inculpation
Si les juges n’étaient pas corrompus, comme l’a si bien affirmé le chef de l’État, il aurait été déjà fait partie de l’histoire… C’est le moins que nous puissions dire après les déclarations aussi choquantes que décevantes tenues par un homme qui mériterait d’être dans les sillages des tribunaux. Un grand merci au juge Bredy Fabien.
Nous pensons que le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) se trouve dans une situation inconfortable par le fait que son président est un juge dont le mandat est arrivé à terme depuis fort longtemps… En quelle qualité le magistrat Cantave est-il toujours président de la Cour de Cassation ?
Pourquoi les membres du CSPJ n’auraient pas exigé de ce magistrat son retrait, en attendant qu’un renouvellement soit fait en bonne et du forme ? Le principe politique qui veut que le ministre de la Justice passe, parfois l’espace d’un matin, n’est plus de mise en Haïti quand on con sidère la soumission de la magistrature à leurs caprices.
De manière générale, les magistrats ont tendance à faire preuve de grande faiblesse dans leurs actes de procédure, sans toutefois vouloir critiquer dans ce texte la fonction de juger, qui est une noble pratique. Porté par sa mission sacro-sainte, le CSPJ se doit toutefois de ne pas ignorer que la pratique juridique est constante, ou encore pérenne. Nulle politique ne peut et ne doit mettre à genoux la justice ! En ce sens, Jovenel Moïse qui, selon Me. Wendelle Coq, vice présidente du CSPJ, devra répondre, un jour ou l’autre, par-devant une juridiction compétente de ses actes manqués.
Jovenel Moïse, président « one man show»
Pour le président de la République il représente les 3 pouvoirs de l’État. Avec le pouvoir judiciaire tenu à l’écart, il compose avec le pouvoir législatif et utilise la compétence statutaire du président de la Cour de cassation pour remobiliser les Forces armées d’Haïti ( pardon, son armée). Point barre, du long processus démocratique, le président a parlé et la séance d’adoption ou de rejet des conclusions du Rapport sur le gaspillage du Fonds Pétro Caribe se trouve bloquée. Selon le sénateur Evalière Beauplan, Jovenel Moïse fait tout pour barrer la route à ce rapport dont le nom y est cité pour une question de surfacturation. Hélas !
Au sein du corps de l’État, cette décomposition fonctionne à l‘état pratique, elle prend même parfois un caractère antagonique où l’Exécutif dénonce, le Législatif desserve et le Judiciaire absorbe.
L’État d’Haïti est à risque
À titre d’illustration du caractère conflictuel des institutions étatiques, nous pourrions évoquer le laxisme de la société civile, cette entité opportuniste qui gobe les bêtises des trois têtes de l’État. Une tolérance qui se caractérise par le souci de la pompe politique, une fois que les régimes changent et repassent au profit des gratifications personnelles et matérielles. Une culture de « lese grennen » qui cautionne la déchéance des pouvoirs publics.
En clair, le changement prôné par Jovenel Moise n’est pas seulement inscrit dans chacune de ses promesses répétées ou dans la confrontation entre les autres institutions républicaines, il est aussi présent dans une stratégie politique consistant à « bluffer» tout le monde, même sa propre personne, le visa Shengen manquant dans son passeport officiel.
Joyeux Noël 2017 et Bonne et Heureuse Année 2018 au peuple haïtien, nous formulons des vœux que 2018 nous fasse retrouver un brin d’espoir qui s’est évanoui et de bonheur perdu rattrapé.
Me. Elco Saint Amand av