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À l’approche du 7 février 2026, date marquant la fin du mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le constat est accablant : l’expérience a échoué sur toute la ligne. Créé dans l’urgence et la promesse d’un renouveau démocratique, ce collège présidentiel de neuf membres n’a pas su répondre aux attentes du peuple haïtien.

Ses deux principales missions: rétablir la sécurité et organiser des élections libres, demeurent lettre morte. L’insécurité s’est aggravée, les gangs règnent en maîtres sur une grande partie du territoire national, et l’État semble plus que jamais impuissant. Trois directeurs généraux de la Police nationale se sont succédé sans jamais parvenir à inverser la tendance. Le département de l’Ouest est en grande partie aux mains des groupes armés, tandis que l’Artibonite et le Centre subissent le même sort.

À cela s’ajoutent la corruption, l’impunité, la désorganisation institutionnelle et la perte de contrôle territorial. Le CPT, censé incarner une transition apaisée, s’est enfoncé dans les mêmes travers que ses prédécesseurs : divisions internes, intérêts personnels, absence de vision et incapacité à gouverner.

Le bilan est nul. Plus qu’un échec politique, c’est une désillusion nationale. Cette expérience collégiale, présentée comme un compromis salvateur, aura démontré que la multiplication des présidences n’est pas synonyme d’efficacité. Haïti ne peut plus se permettre ce genre de tâtonnements institutionnels.

À quelques mois de la fin du mandat du CPT, une question cruciale se pose : qui prendra la tête du pays le 7 février 2026 ? Plusieurs pistes sont évoquées : la désignation d’un juge de la Cour de cassation pour assurer l’intérim, ou la nomination d’un Premier ministre à la manière d’Ariel Henry, à la tête d’un gouvernement monocephale.

Quelle que soit la formule retenue, une chose est claire : Haïti a besoin d’un leadership responsable, crédible et tourné vers la reconstruction de l’État. L’heure n’est plus aux compromis stériles ni aux arrangements politiques. Le pays doit tirer les leçons de cet échec cuisant pour éviter de replonger dans le cycle infernal de la transition permanente.

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