Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a appris que lors d’une émission diffusée sur une station de radio, dénommée THIM FM, émettant à Petit-Goave, et couvrant les communes de Léogane, Grand-Goave, Petit-Goave et Miragoane, le présentateur a listé un ensemble de journalistes de la ville, qu’il a présentés comme étant des voleurs. Il a invité les membres de la communauté à les attaquer chez eux, si jamais ils étaient victimes de vol. Il en a profité pour dicter leurs adresses exactes. Cette émission incitant à la violence, relayée par plusieurs stations de radio du pays, a attiré l’attention du RNDDH, une organisation attachée aux principes de droits humains dont le respect des droits à la vie, à l’intégrité physique et à l’intégrité psychique et morale de tout un chacun
Vendredi 1er décembre 2017 ((rezonodwes.com))– Aujourd’hui, après avoir mené une enquête dans les communautés susmentionnées autour de la question, le RNDDH se fait le devoir de partager son rapport circonstancié, assorti de commentaires et de recommandations.
Aujourd’hui, la ville de Petit-Goave est scindée en deux camps : les partisans et sympathisants du PHTK, regroupés autour de l’ancien député Jacques Stevenson THIMOLEON, actuel directeur général du ministère de la planification et de la coopération externe et l’opposition politique réunie autour de l’actuel député, Alexandre GERMAIN FILS.
Bien que réalisée à des époques différentes, ces deux (2) groupes d’individus s’adonnent à une véritable guerre d’injures où les uns blessent les autres, en touchant leurs adversaires dans ce qui leur est le plus cher : leur réputation et leur famille. Dans une petite ville comme Petit-Goave, une telle stratégie a toute sa justification car, les nouvelles vont vite, et les faits avancés sont souvent acceptés pour vrais. Cependant, dans cette guerre immonde, les partisans et sympathisants du PHTK semblent aujourd’hui remporter la victoire parce que le PDG de la radio THIM FM a mis à contribution sa propre station de radio, après avoir récupéré Ephésien JOSEPH pour l’animation d’une émission similaire en plusieurs points, à celle qui passait sur les ondes de la Radio Vision Plus.
Ces deux (2) groupes d’individus aujourd’hui embarqués dans ce qu’il convient désormais d’appeler une lutte d’hégémonie, sont en réalité, des jeunes, pleins d’avenir pour qui leurs parents ont consenti de nombreux sacrifices. Ils sont exploités à des fins politiques, de la pire des manières, au détriment de la communauté.
Par ailleurs, sur sommation du président de la République, les leaders des deux groupes ont contracté une alliance politique. Cependant, les raisons de cette alliance restent inavouées, ce, d’autant plus qu’elle n’a pu mettre un terme à l’émission Wi se Wi Non se Non et ramener la paix dans la communauté de Petit-Goave.
Cette alliance que s’est avérée nécessaire pour le député Alexandre GERMAIN FILS met dans l’insécurité ses partisans, les médias qui lui sont sympathiques et crée le moyen propice au groupe de Jacques Stevenson THIMOLEON, d’étendre leur campagne de dénigrement. D’un autre côté, le RNDDH condamne le fait par Ephésien JOSEPH d’avoir accepté d’être utilisé pour attaquer moralement et psychiquement des membres de sa propre communauté. Il est aussi inadmissible que les noms et adresses de plusieurs journalistes de la ville aient été mentionnés dans une émission, dans un contexte d’incitation à la violence.
En ce sens, le RNDDH estime de son devoir de souligner à l’attention de tous que Wi se Wi Non se Non constitue en fait une émission contraire à la lettre et à l’esprit de l’article 20, alinéa 2 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme (DUDH), qui stipule que « Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence est interdite par la Loi. »
De plus, le RNDDH rappelle que c’est dans des conditions similaires, le journaliste Brignol LINDOR, a été lynché à Petit-Goave le 3 décembre 2001, par des fanatiques politiques. En effet, le 29 novembre 2001, trois (3) jours avant l’assassinat de Brignol LINDOR, les maires d’alors de la ville de Petit-Goave Emmanuel ANTOINE et son adjoint Bony DUMAY, accompagnés de Cimerès BOLIERE, membre du conseil municipal, de Jean Willio MANEUS, alors directeur de la Téléco, Robenson DESROSSIERS, alors directeur de la douane, de Fritznel POUSSIN, alors directeur des affaires sociales de Petit-Goâve et de Raymond JEAN FLEURY, alors coordonnateur de l’organisation Dòmi nan Bwa ont organisé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont publiquement recommandé de mettre en application la politique Zéro tolérance à l’encontre de tout journaliste anti-Lavalas.
Brignol LINDOR qui animait sur les ondes de Radio Echo 2000, une émission à caractère sociopolitique et qui a eu à recevoir, des individus considérés comme étant des anti-Lavalas, a été lynché à coups de piques et de machettes, à l’Acul, première section communale de Petit-Goave, par des membres de Dòmi nan Bwa.
Le RNDDH regrette qu’en raison de l’impunité systématique qui sévit dans la juridiction de Petit-Goave, des citoyens victimes de diffamation, de calomnie, d’atteinte à leur dignité, d’immixtion à leur vie privée aient dû élaborer une pétition pour faire passer leurs revendications de paix et de justice dans la communauté.
Le volume de plaintes restées sans réponse des autorités judiciaires constitue une violation massive et systématique des droits aux garanties judiciaires, prévus par les articles 7,8 et 10 de la DUDH.
Par ailleurs, le RNDDH invite l’ancien député Jacques Stevenson THIMOLEON à réviser sa stratégie qui consiste à injurier et calomnié aujourd’hui ceux-là qui ont par le passé, attaqué sa moralité. Cette stratégie déloyale ne peut pas contribuer au renforcement, au progrès et au développement de la communauté.
Enfin, le RNDDH souligne à l’attention de tous que les personnes rencontrées dans le cadre de cette enquête ont catégoriquement rejeté l’émission Wi se Wi Non se Non qu’elles considèrent contraires aux règles de bonne entente dans une société. Elles exigent que les responsables de THIM FM y mettent un terme et que les autorités judiciaires se prononcent sur les plaintes pendantes par devant elles.
Fort de toutes ces considérations, le RNDDH :
Recommande vivement aux responsables de radio THIM FM de suspendre l’émission Wi se Wi Non se Non, qui cause aux communautés d’écoute plus de tort qu’elle ne les forme et les informe ;
Invite les autorités judiciaires de Petit-Goave à se prononcer dans les délais impartis, sur les dossiers pendants par devant elles ;
Encourage le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et le ministère de la justice et de la sécurité publique à intervenir dans la juridiction du Petit-Goave pour la dépolitiser.
Enjoint les ministères concernés par cette affaire, ainsi que le CONATEL à se pencher sur la situation de la presse à Petit-Goave en vue d’éviter le pire.