Mise en accusation : le président Jovenel Moise doit-il vraiment avoir les jambes qui se dérobent ? Les députés d’une 50ème législature, très improductive, ont rendez-vous mercredi avec l’histoire et il semble certain qu’on entendra encore parler pour très longtemps des parlementaires de cette législature quelque soit l’issue de cette journée fatidique qui viendra prouver oui ou non qu’il existe encore des HOMMES dans ce pays, loin d’être passé pour un « shithole« .

« Le développement ne peut se faire dans le mépris de la loi en écartant les normes et les principes » Jovenel Moise 1er juin 2017

Port-au-Prince, mardi 6 août 2019 ((rezonodwes.com))–Moins de 24 heures avant la séance de mise en accusation du Chef de l’État, Jovenel Moise, les députés de l’opposition tentent de convaincre les sceptiques à s’aligner à leur cause. Lundi, à la Chambre des Députés, les parlementaires initiateurs ont enjoint le Président Garry Bodeau à inviter d’autres hauts fonctionnaires à former l’assistance.

La correspondance, signée par les députés de l’opposition, a été acheminée au bureau de la Chambre basse pour inviter d’autres hauts dignitaires à assister à la séance en vue de former leur conviction sur le bien fondé de la démarche, lit-on dans la lettre. Les motifs justifiant la mise en accusation du Président de la République, Jovenel Moise, sont suffisants, croit le député d’Aquin. Jean Robert Bossé, évoquant plusieurs dossiers ardents, croit que certains actes posés par le Chef de l’Exécutif sont déjà passibles de crime de haute trahison.

Le dossier des 7 mercenaires jamais évacué

’Il y a le dossier des 7 mercenaires, le rapport de l’Unité de Lutte contre la Corruption, le massacre de La Saline, les conclusions du rapport des juges de la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif. Ces éléments, à eux seuls prouvent que Chef de l’État a transgressé les lois et que ses agissements sont assimilables au crime de haute trahison’’, estime l’élu de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL).

2/3 des députés face à l’histoire

Selon les normes procédurales,
les députés de l’opposition doivent  réunir
les 2/3 de ses collègues pour espérer que la motion  de mise en accusation franchisse le cap de la
Chambre basse. En ce sens, l’ancien député des Gonaïves Sadrack Dieudonné,
interviewé par Rezo Nodwès, estime que les élus qui supportent l’action gouvernementale
sont devant le fait accompli.

’Ils sont à quelques mois de la fin de leur mandat. Étant donné du faible bilan, l’occasion leur est offerte en vue marquer l’histoire’’, conseille Sadrack Dieudonné face à un président avili et trempé dans la corruption.

Le dirigeant du MOCHRENHA encourage les alliés de l’Exécutif à s’aligner dans le camp du peuple pour renverser la tendance. ‘’Le fait d’engager la démarche, les députés de l’opposition ont fait œuvre qui vaille. Il reste aux autres collègues de faciliter au Sénat de s’ériger en haute Cour de Justice pour juger le Président de la République’’, défend Sadrack Dieudonné.

Terrain propice au marchandage, échec prévisible pour institutionnaliser la corruption

À l’appel de la décision de mise en accusation, les élus proches du pouvoir ont fait monter les enchères, ont dénoncé, les opposants de Jovenel Moise à la Chambre des Députés.

Dans les coulisses, les élus regroupés au sein du GPEP redoutent des arrangements pouvant faire basculer la séance.’’ L’Exécutif, en dépit d’une majorité acquise à sa cause, sera contraint de négocier avec ses propres alliés. Au-delà de l’issue à cette séance, les députés initiateurs peuvent s’enorgueillir d’avoir tenté’’, déclare Sadrack Dieudonné.