Depuis le 31 mars 2025, le département du Centre, berceau de l’histoire, de la résistance et de la dignité haïtienne, est livré aux griffes des gangs armés. Deux villes emblématiques, Saut D’Eau et Mirebalais, sont occupées. Les habitants, terrorisés, ont été contraints de fuir leurs maisons. Un exode silencieux, une tragédie ignorée.
Au cœur de cette catastrophe humaine et morale, Madre Bethie, religieuse humaniste de la Congrégation Samaritana et fille native du Plateau Central, élève une voix chargée d’indignation. Une voix qui résonne avec la douleur d’un peuple trahi.
Les rues sont vides, les maisons abandonnées, les familles errantes. Ceux qui ne sont pas encore tombés sous les balles vivent aujourd’hui dans des conditions inhumaines : sans abri, sans nourriture, sans soins. Et pendant ce temps, l’État garde le silence.
Hier encore, un autre coup a été porté à l’économie locale : le plus grand centre de marché du département, un investissement estimé à 6 millions de dollars américains, a été incendié par les gangs. Une attaque barbare, préméditée, destinée à détruire le cœur économique du Centre.
L’Hôpital Universitaire de Mirebalais, l’un des plus grands centres de santé du pays, est fermé depuis l’occupation. Aucun accès aux soins pour des milliers de patients. Des vies perdues chaque jour. Le silence du gouvernement est une complicité. L’abandon est total. Et l’indignation est à son comble.
Où est l’État haïtien ? Où sont les 9 présidents defacto ? Où sont les forces de l’ordre ? Où est la honte ? Depuis plus de deux mois, l’Hôpital Universitaire de Mirebalais, fleuron du système de santé haïtien, est fermé. Des milliers de vies en danger. Aucun secours. Aucune déclaration. Aucune action. Rien. Le peuple est abandonné. Livré à la violence, à la peur, à la mort lente.
Le Plateau Central n’est pas une terre ordinaire. C’est la terre de Charlemagne Péralte et Benoît Batraville, les fils vaillants de la résistance contre l’occupation. Aujourd’hui, leurs descendants sont traqués, exilés sur leur propre sol. Cette trahison historique est une blessure ouverte.
En tant que fille du Centre, Madre Bethie ne se contente pas de pleurer. Elle appelle. Elle interpelle. Elle réveille :
« Le peuple haïtien, le peuple du Centre, il est temps de se rebeller. »
Ce n’est pas un appel à la haine, mais un appel à la dignité. Haïti n’a pas besoin d’un autre discours vide, mais d’un nouveau Dessalines, d’un nouveau Bookman. D’une génération prête à se lever, non pour détruire, mais pour libérer.
Aujourd’hui, Haïti est à genoux. Mais pas vaincue. Tant qu’il y aura des voix comme celle de Madre Bethie, tant qu’il y aura des cœurs en feu pour la justice, l’espoir tiendra bon.
Debout, Haïti. Debout, Plateau Central. L’histoire vous regarde. Et elle attend.
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