« Un migrant n’est pas un danger, il est un défi pour grandir ensemble. » – Pape François
Dans un monde où l’indifférence semble dominer, la Congrégation Samaritana, sous la conduite de sa fondatrice Madre Bethie, élève la voix avec compassion et courage. Par son engagement aux côtés des personnes migrantes, elle rappelle avec force que chaque être humain, quelle que soit son origine, porte en lui une dignité sacrée et inviolable.
Aujourd’hui, Madre Bethie adresse un appel solennel au gouvernement de la République dominicaine : respecter la dignité humaine dans toutes les opérations liées à la migration. Travailler avec les personnes migrantes n’est pas seulement un devoir social ; c’est une mission fondamentale de la Congrégation Samaritana, enracinée dans l’Évangile et dans l’amour du prochain.
« Nous sommes appelées à être les témoins vivants de la miséricorde divine, en accueillant, protégeant, promouvant et intégrant nos frères et sœurs en migration », insiste Madre Bethie. Dans cet esprit, elle enjoint les autorités dominicaines à adopter une approche humaine, éthique et spirituelle, éloignée de toute stigmatisation et de toute forme de violence institutionnelle.
La situation actuelle en République dominicaine est alarmante. En janvier 2025, plus de 31 000 migrants, en grande majorité haïtiens, ont été expulsés, souvent dans des conditions indignes. Des témoignages font état de violences policières, de descentes domiciliaires sans mandat et de pratiques de profilage racial systématique. Des enfants et des adolescents sont fréquemment expulsés seuls, exposés à d’immenses dangers.
Ces mesures s’inscrivent dans un plan gouvernemental visant à expulser jusqu’à 10 000 migrants par semaine, doublant ainsi le nombre de déportations par rapport à l’année précédente. En 2023, plus de 250 000 Haïtiens avaient déjà été renvoyés, malgré les appels répétés de la communauté internationale à respecter les droits des personnes en quête de protection. Amnesty International dénonce ces expulsions massives comme une violation grave des droits humains, soulignant que nombre de ces migrants recherchaient un refuge face à des violences extrêmes.
Les récits recueillis à Belladère, ville haïtienne frontalière, sont poignants. Chaque jour, environ 500 migrants y arrivent, brisés, après avoir été arrachés à leurs proches. Jimmy Milien, par exemple, a été séparé de sa famille au moment de son expulsion. Malgré les risques, il envisage de retourner en République dominicaine, où se trouvent ses attaches familiales et professionnelles.
D’autres témoignages proviennent de femmes haïtiennes enceintes, fuyant la violence des gangs et l’effondrement des services de santé en Haïti. Beaucoup accouchent dans les hôpitaux dominicains, malgré la peur constante d’une arrestation ou d’une expulsion imminente. Les personnels soignants, souvent débordés, s’efforcent de fournir des soins équitables, mais les défis logistiques et humains sont considérables.
Face à cette tragédie, la Congrégation Samaritana appelle les autorités dominicaines à suspendre les expulsions massives et à adopter une politique migratoire fondée sur le respect des droits fondamentaux. Elle exhorte également la communauté internationale à intensifier son soutien à Haïti, afin d’y favoriser des conditions de vie dignes et stables, et d’encourager des solutions durables à la crise migratoire.
En ces temps de grande détresse, il est plus que jamais nécessaire de se rappeler que chaque migrant est un frère, une sœur, un être humain porteur d’une dignité inaliénable. Respecter cette dignité n’est pas seulement un impératif moral : c’est une urgence spirituelle.
Madre Bethie Louis Jeune
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