C’est la même situation au Mexique pour environ 2000 de nos concitoyens et 4000 en Guyane. L’État haïtien, c’est-à-dire, les trois pouvoirs soutenus par la société civile, ont le devoir de prendre la question en main en maintenant serré le dialogue avec les États concernés. En fait, la responsabilité des États-Unis est engagée sérieusement sur le plan juridique quant au rapatriement de ceux-là auxquels ils avaient offert un logis et du coup la possibilité de travailler. L’expiration du TPS peut-elle signifier que les immigrés doivent s’empresser d’aliéner les biens qu’ils ont pu acquérir ? S’ils ne sont pas obligés de le faire, comment pourront-ils les gérer pendant qu’ils recommenceront à vivre en Haïti ? Et leur épargne bancaire ? Et leurs enfants encore adolescents ? Et ceux nés aux États-Unis ?
Humanitairement et juridiquement parlant, les réponses à ces questions plaident en faveur des Haïtiens, l’opinion publique aussi. L’administration américaine irait-elle jusqu’au bout de son intention première juste pour dissuader les potentiels candidats à l’immigration illégale ? La France serait-elle oublieuse du droit humanitaire et du flambeau de la liberté des peuples qu’elle a allumé en Europe à la suite des Américains, premiers forgeurs d’indépendance en Amérique, tous deux malgré leur taille et leur avance chronologique dans la civilisation occidentale en retard sur la valeur LIBERTÉ par rapport au liliputien Haïti, lui-même inventeur de la LIBERTÉ UNIVERSELLE, aujourd’hui, nous le reconnaissons, à cause de facteurs multiples, peu digne de son départ glorieux en 1801-1804.
Sénateur Patrice Dumont