Dépouillé totalement de l’immunité politique, après avoir été l’homme le plus fort du Panama (2009-2014), l’ex-président Martinelli qui avait fui son pays vers les Etats-Unis, est de nouveau de retour à Panama City. Menotté comme un bandit de grand chemin et en uniforme de prisonnier, Ricardo Alberto Martinelli Berrocal sera jugé pour corruption et entre autres, placement sous tables d’écoute illégale des appels téléphoniques de plus d’une centaine de panaméens, en majorité des opposants
Panama City, mercredi 13 juin 2018 ((rezonodwes.com))–Dans l’Haïti d’aujourd’hui frappé par la corruption et l’impunité généralisée, selon des indices de perception de Amnesty International, la diffusion d’images d’arrestation d’un ex-président de la République menotté, n’est pas pour demain, peu importe du degré du délit de crime de corruption et de blanchiment d’argent suspecté et inculpé.
Les Etats-Unis ont extradé lundi au Panama Ricardo Martinelli, un ancien président de ce pays, pour faire face à une longue liste d’accusations de corruption et d’espionnage politique.
Martinelli avait fui aux États-Unis en 2014, après la fin de son mandat présidentiel, pour échapper aux poursuites des procureurs panaméens ayant intenté plusieurs procès contre lui. Les actes d’accusation ont mentionné le trafic d’influence exercé par l’ancien président pour s’enrichir tout en prenant soin d’écarter des opposants politiques, y compris des prêtres, des syndicalistes et des diplomates.
L’extradition de M. Martinelli, lundi dernier, intervient après plusieurs négociations avec Washington. Le journal Los Angeles Times a rapporté que « le Panama a demandé à Washington d’extrader Martinelli en 2015, après qu’une commission électorale panaméenne l’eut dépouillé de l’immunité politique traditionnellement accordée aux anciens présidents« . L’année dernière, explique le journal californien, « le milliardaire magnat du supermarché au Panama a été arrêté à Miami, où il vivait apparemment dans une luxueuse résidence. Lundi, Martinelli a été photographié agitant les mains depuis la cellule d’une prison panaméenne« .
Notons que l’ancien chef d’Etat Martinelli a nié les accusations portées contre lui et a déclaré que des motivations politiques les constituaient uniquement.