Une plainte sur le lien entre l’ambassade du Canada et des actes répréhensibles commis par une entreprise au Mexique sera déposée auprès du Commissaire à l’intégrité du secteur public et une conférence de presse sera tenue le mardi 6 février à 10 h à l`Amphithéâtre de la presse à Ottawa, a informé le Syndicat des Metallos

Vendredi 2 février 2018 ((rezonodwes.com))– Plus de huit ans après le meurtre non résolu de Mariano Abarca dans l’État du Chiapas, Mexique, son fils et un groupe mexicain de défenseurs des droits de l’homme se rendront à Ottawa les 5 et 6 février afin de déposer une demande auprès du Commissaire à l’intégrité du secteur public relativement à l’ambassade du Canada au Mexique et à son appui aux activités de la société minière Blackfire Exploration au Chiapas.

La plainte, préparée dans le cadre du Justice and Corporate Accountability Project, réclame une enquête complète et impartiale par le Commissariat à l’intégrité du secteur public sur les actes et omissions de l’ambassade du Canada alors qu’elle défendait les intérêts de Blackfire. Selon le syndicat des Metallos, l’ambassade a offert son soutien malgré le fait qu’elle était au courant des manifestations contre les violations des droits environnementaux et des droits de la personne commises par la société, qui ont mené au meurtre de M. Abarca en 2009.

Très respecté au sein de sa collectivité, M. Abarca était un membre fondateur du Réseau mexicain des personnes affectées par l’exploitation minière. Avant son assassinat, il a reçu des menaces et subi des tentatives d’intimidation. Il a notamment été emprisonné sans motif d’inculpation pendant huit jours à la suite d’allégations formulées par la société et pour lesquelles les autorités n’ont trouvé aucune preuve.

Le syndicat affirme que les renseignements obtenus par l’entremise d’une demande d’accès à l’information démontrent que le soutien de l’ambassade du Canada a été essentiel pour mettre en exploitation la mine de baryte de Blackfire et pour influencer ultérieurement les responsables afin qu’ils répriment les manifestations dénonçant les conséquences environnementales et sociales au Chiapas, au sein desquelles M. Abarca a joué un rôle prépondérant. Même si la mine a finalement été fermée pour des motifs environnementaux, des documents montrent que l’ambassade a continué d’offrir son soutien, notamment en donnant des conseils à Blackfire sur la façon de poursuivre le Mexique en vertu des dispositions de l’ALENA.

La délégation de février est notamment appuyée par Mines Alerte Canada, le Fonds humanitaire des Métallos, Common Frontiers, le Fonds de justice sociale de l’Alliance de la Fonction publique du Canada, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le Conseil des Canadiens, le Comité pour les droits humains en Amérique latine, Inter Pares, KAIROS et la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles.

Le fils de Mariano Abarca, José Luis Abarca, qui a mis sur pied une fondation environnementale au nom de son père, fera partie de la délégation mexicaine de cinq personnes. D’autres membres relateront des expériences plus récentes vécues au Mexique au cours d’événements publics organisés dans le cadre de leur séjour à Ottawa, à Montréal et à Toronto.