Le Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), dans un Communiqué de presse, a réaffirmé sa volonté de résoudre le problème épineux des professeurs sans lettre de nomination en salle de classe et le paiement des salaires tout en dénonçant une utilisation des élèves
Port-au-Prince, jeudi 1er mars 2018 ((rezonodwes.com))– Profondément alarmé par les manifestations intempestives d’élèves dans plusieurs villes du pays, à l’instigation d’ « enseignants et/ou de syndicalistes » en attente de leurs lettres de nomination et du paiement de leurs salaires, le MENFP dénonce et condamne cette pratique abusive et non éthique visant à utiliser les élèves qui sont d’éternelles victimes de ces grèves en cascade dans les écoles publiques.
Reconnaissant le droit de tout enseignant de faire valoir ses revendications, il est néanmoins inacceptable qu’au moment où le gouvernement consent d’énormes efforts pour résoudre ce problème épineux – où des enseignants sans titre et qualité se retrouvent en salle de classe – des élèves soient utilisés pour bloquer des routes et le fonctionnement normal des écoles publiques et non publiques.
Comment comprendre l’arrêt des cours dans un lycée à cause de professeurs absents alors que la plupart (environ 95 % ou plus des effectifs) des enseignants sont rémunérés normalement par l’Etat ? A titre d’exemple, sur un effectif de 113 enseignants au lycée Tertulien Guilbaud de Port-de-Paix, 105 sont budgétisés et reçoivent régulièrement leur salaire, seulement 7 cas sont en attente de nomination et leur dossier est en cours de traitement.
Au lycée Faustin Souloque de Petit-Goâve, sur 104 enseignants, 98 reçoivent régulièrement leur salaire et seulement six dossiers d’enseignants, en cours de traitement, sont en attente d’être régularisés. Quatre autres enseignants attendent leur paiement pour une deuxième chaire. Au lycée Sténio Vincent de St Marc, sur 102 enseignants recensés, seulement 5 d’entre eux ne sont pas encore émargés au budget de l’Etat. De plus, on dénombre 72 heures d’enseignement de trop qui pourraient être utilisées pour un autre lycée qui en aurait des besoins.
Comment un enseignant régulièrement payé, et qui ne vient pas assumer son cours, peut inciter des élèves à gagner les rues ? Où sont la probité, l’éthique et la morale d’un tel enseignant ?
Comment des directeurs de lycées peuvent s’associer à de telles pratiques alors que leur responsabilité est de veiller à la bonne marche de leur école ?
En ce sens, le MENFP lance une mise en garde à tous les concernés et les invite à reprendre leurs cours immédiatement afin d’éviter que des sanctions disciplinaires et légales soient prises à leur encontre. Il est temps que cesse cette manipulation de nos écoliers à des fins inavouées et inavouables. Les directeurs départementaux sont instruits en ce sens en vue d’adopter toutes les mesures appropriées.
Le MENFP réaffirme sa volonté de résoudre le problème des professeurs sans lettre de nomination en salle de classe et le paiement des salaires. Il invite ces enseignants à user d’un peu de patience car, la plupart des dossiers sont déjà en cours de traitement. Le MENFP remercie ces enseignants pour leur compréhension.