La Cour d’appel de Port-au-Prince a rejeté le recours déposé par Me Aviol Fleurant, ancien ministre de la Planification et de la Coopération Externe, dans le cadre d’une affaire de fausse déclaration de patrimoine.
Un mandat d’amener a été transmis ce lundi à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), autorisant l’arrestation de l’ex-ministre, accusé d’avoir ignoré une convocation du juge d’instruction Loubens Élysée, en charge du dossier. Ce dernier, manifestement déterminé, entend faire respecter la loi et assurer le bon déroulement de l’enquête, malgré les multiples tentatives de blocage.
Par ailleurs, la Cour de cassation a rejeté une demande de dessaisissement introduite par Me Fleurant, réaffirmant ainsi la compétence du juge Élysée et la nécessité de poursuivre les investigations.
Au cœur de l’affaire : une déclaration de patrimoine jugée incomplète, incohérente et entachée de nombreuses irrégularités. Selon le rapport d’enquête de l’ULCC, le patrimoine réel détecté de l’ancien ministre affiche une augmentation de 353,26 % par rapport à ses revenus légitimes pendant la période considérée.
Les chiffres sont édifiants : alors que ses salaires cumulés dans l’administration publique s’élèvent à 19,366,390 gourdes, les dépôts recensés sur seize comptes bancaires au nom de Me Fleurant et de son épouse atteignent plus de 100 millions de gourdes. La commission d’enquête note une disproportion flagrante entre les revenus déclarés du couple (près de 29,7 millions de gourdes) et les dépôts bancaires cumulés (100,2 millions), soit un écart inexpliqué de plus de 75 millions de gourdes, l’équivalent de 253,26 % des revenus officiels.
Outre cette discordance financière, le dossier révèle de sérieuses anomalies administratives : formulaire d’entrée en fonction non daté, éléments manquants ou contradictoires, et absence de déclaration de plusieurs comptes bancaires y compris certains associés à des cabinets juridiques liés au couple Fleurant.
Plus troublant encore, l’acquisition de plusieurs biens immobiliers, notamment deux propriétés situées à Péguy-Ville, pour un montant total de 235 000 dollars américains. Les sources de financement de ces acquisitions n’ont pu être justifiées. Les explications de Me Fleurant, évoquant des revenus d’avocat et de fonctionnaire, n’ont pas été appuyées par des documents bancaires ou comptables.
En dépit de la résistance affichée par l’ancien ministre, les autorités judiciaires semblent déterminées à faire la lumière sur cette affaire.
La suite des procédures devrait s’accélérer dans les prochains jours, avec l’exécution du mandat d’amener et la poursuite des auditions.
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