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Le pays a chanté, le vendredi 23 juillet 2021, le deuil de son 58ème président, Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet dernier dans la plus grande opacité.  Plus de 15 jours après ce drame des questions importantes restent toujours sans réponses et le doute persiste. Impliquée dans cette affaire, la Colombie se donne pour mission de faire une certaine lumière sur ce dossier qui lève, à raison, nécessairement des doutes. La journaliste Salud Hernandez-Mora questionne et analyse la thèse avancée par les autorités haïtiennes en qui on ne doit pas avoir confiance.

La version officielle laisserait croire que le chef de l’État a été torturé avant d’être exécuté de plusieurs balles dans sa partie supérieure par un commando Colombien composé des militaires retraités, lesquels ont été recrutés par une compagnie de sécurité nommée CTU basée en Floride.

Se basant sur la théorie du fonctionnement du “Commando”, des mercenaires professionnels et/ou des tueurs à gages et certains faits avancés par les autorités haïtiennes dans le cadre de leur enquête, Salud Hernandez-Mora a tenté de démonter cette thèse.

Plus les jours passent et plus les pistes sont brouillés. Au lendemain des obsèques du président défunt qui s’était déroulées dans la deuxième ville du pays sur fond de tension et de pillage, Salud Hernandez-Mora a publié un article dans la rubrique opinion du journal SEMANA intitulé – Haïti : les clefs « il est impossible de faire confiance aux autorités haïtiennes et nous ne savons pas si le FBI nous dira toute la vérité ou seulement ce que Washington veut”,  dans lequel l’auteure a posé toute une panoplie de questions les unes les plus intéressantes et croustillantes que les autres.

Quid de questions et d’analyses

S’agissant du nombre de projectiles qu’avait reçu le président de la République, 12 selon le procès verbal de constat du juge suppléant de la Commune de Pétion-Ville, Carl-Henry Destin, Salud Hernandez-Mora est très sceptique. Un commando n’aurait pas besoin de 12 balles pour tuer une personne sans défense et qui ne représente  aucun danger,  a signalé Salud Hernandez-Mora. 3 ou 4 auraient déjà suffi. En plus, les  tueurs à gages ne laissent aucun témoins et aucune trace facile, il est donc étonnant qu’ils ne se soient pas assurés correctement que la Première Dame était décédée.

Les racontars de Martine Moïse font l’objet des critiques et des questionnements très sensés

L’histoire inaudible racontée par la première Dame a laissé encore apparaître de sérieux doutes et des questionnements sur la fameuse thèse du commando. Car, selon les analyses de la journaliste, elle est teintée de point d’ombre et de contraste. La veuve aurait raconté, qu’elle a entendu des coups de feu et des bruits de pas. Entre-temps, elle est allé vers ses enfants qui devraient être également sous le choc pour leur donner des consignes, les  cacher et de retourner et attendre sa mort. Que faisait le président pendant ce temps? Ensuite, les assaillants ont tiré sur Martine et ils l’ont giflé pour vérifier si elle était morte. Pourquoi toutes ces histoires?  Des professionnels de la mort n’allaient pas agir de telle sorte. Ils auraient juste tiré sur la cible. Quel contraste !

Salud Hernandez-Mora a également passé aux peignes fins la planification et le comportement de ceux que nous appelons commando. Pourquoi 26  personnes ? Alors qu’il serait beaucoup plus facile avec un sniper lors d’un événement public peu surveillé. Or dans ce groupe il y avait au moins deux tireurs d’élite. D’autant que ces derniers n’ont  pas été recrutés pour cette mission. De plus la PNH n’a trouvé  aucun fusil de précision, ni d’appareil de communication sophistiqués autres que leurs téléphones portables privés qui ne contiennent aucun message crypté.

Ces derniers, selon ses précisions, parlent  régulièrement avec leurs familles, ils l’ont fait le soir même du crime. Trop de zone d’ombre. Selon sa lecture, un petit groupe de 3 à 4 commandos auraient fait le même travail sans laisser de trace et ce serait beaucoup plus efficace.

Ceux qui sont accusés d’assassins du président, affirme la journaliste, n’ont jamais vu la maquette de la résidence présidentielle ou un bac à sable, élément incontournable dans la préparation de toute une mission sérieuse.

En outre à cela, ils ont passé par l’émigration avec leurs vraies identités, faire des clichés lors des réunions de planification, circuler comme bon leur semble  dans les rues de la capitale…  Donc, ils n’avaient  rien à cacher, précisant qu’aucun criminel qui se respecte n’accepte un travail, et encore moins un assassinat, sans être payé entièrement ou à moitié à l’avance pour assurer le bien-être des siens. Ils ne recevaient même pas leur premier salaire, ils achetaient de leur poche les vêtements de gardes du corps qu’ils portaient, et ils n’étaient même pas nourris correctement.

S’ils étaient réellement des commandos, ils auraient dû se préparer à toute éventualité.  Aucun policier n’a été blessé lors de leur interpellation avec une facilité déconcertante. Les commandos sont généralement prêts à tout y compris la mort. Pourquoi, ils n’ont pas tenu tête aux forces de l’ordre ?

“De la façon dont ils ont quitté la scène du crime, tout indique que ce sont les vrais cerveaux haïtiens, et non les idiots utiles qu’ils ont piégés, qui les ont piégés. Il n’y avait pas de plan B d’extraction, alors qu’ils avaient 12 heures pour s’échapper et qu’ils auraient atteint la mer en une heure seulement pour disparaître sans laisser de trace. Ce serait la fuite des vrais tueurs à gages ” souligne- t- elle , avant d’expliquer que les colombiens ont été piégés.

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