Lettre ouverte de Elisée Joseph au Président Jovenel Moïse

Mardi 30 juin 2020 ((rezonodwes.com))–

Monsieur le Président,

Depuis votre accession au pouvoir, je savais pertinemment que vous étiez venu pour nous
enfoncer dans la profondeur de l’abime. J’ai toujours su que durant votre mandat (2016-2021), le pays allait plonger dans le précipice par vos piètres décisions, car si vous n’avez pas eu la capacité de pérenniser vos multiples entreprises (Joma Dlo, Joma Jus, Joma Auto parts, Bannann Jovenel), comment aurais-je pu penser que la situation économique, sociale et politique du pays allaient s’améliorer avec un crétin qui ne connait même pas la lettre « P » dans la planification, l’une des quatre grandes fonctions du Management (PODC).

Monsieur le Président, toutes les décisions que vous avez prises confirment que j’ai toujours eu raison en affirmant au préalable que le pays ne fera que plonger dans l’abime avec un Faux Manager Public (FMP) comme vous, c’est-à-dire un Manager Public qui ne sait prendre les décisions appropriées pour son peuple au moment approprié.

Monsieur le Président, j’ai suivi et compris toutes les décisions que vous avez prises tout au
cours de votre mandat. Elles sont toutes des actions posées par un esclave qui ne fait qu’obéir aux ordres de ses maitres nationaux et internationaux.

En guise d’exemples :

 Vous avez octroyé un vote en faveur de la mesure visant à rejeter la légitimité du
Président Vénézuélien, Nicolas Maduro, quoique les mots de félicitation que vous lui
avez adressés pour sa victoire lors des dernières élections dans son pays. Quelle
incohérence Monsieur le Président !

Je tiens à porter à votre attention que le Président Maduro ne fait que protéger les
intérêts de son pays, ce que vous n’avez pas la capacité de faire en raison de votre
manque de caractère.

 Vous avez jeté votre dévolu sur quelques tonnes de riz à la place des infrastructures qui
contribueraient efficacement au rehaussement de la production nationale en choisissant
l’offre de Taiwan au lieu de celle de la Grande Chine. Vous ne voyez plus loin que le bout
de votre nez Monsieur le Président. La production nationale n’a jamais été votre priorité.
Vous l’avez prouvé en rendant très arides les terres de la plaine de l’Artibonite avec
votre « Caravane de dérangement ». Pour satisfaire les désirs de vos colons nationaux,
vous avez utilisé le fonds du peuple contre le peuple.

 Pendant que la population se préoccupe de la pandémie du « Covid-19 », vous en profitez pour sortir vos piètres décrets en vue de réduire la liberté de mes compatriotes, pour préparer vos prochaines élections, pour instituer l’immoralité de vos maitres
internationaux dans le pays avant de faire la passation du pouvoir.

Dès le début de votre mandat jusqu’à date, vous ne vous êtes jamais comporté en un
homme d’Etat, mais en un éternel candidat. Je sais que vous ne serez jamais un homme
d’Etat, car selon Winston Churchill, le politicien devient un homme d’Etat quand il
commence à penser à la prochaine génération plutôt qu’aux prochaines élections ».

 Votre niveau d’obéissance à vos maitres nationaux vous a rendu aveugle, sans
intelligence en essayant de salir l’image de la BNC au profit des banques de certains de
vos maitres. Votre niveau de persévérance dans la médiocrité vous pousse à toujours dire
le contraire de la vérité. Quoique la BNC, la banque commerciale de l’Etat Haïtien, ne
fait pas partie des quatre banques réalisant les gains sur changes les plus élevés, vous
avez essayé d’introduire à l’esprit de mes compatriotes que c’est bien elle qui réalise le
gain sur change le plus élevé. Pendant que le spread de certaines autres banques est de
deux gourdes, celui de la BNC est d’une gourde pour un dollar américain.

Dans ma langue, on appelle ca « Grenn senk » ou encore « Rès moun » Monsieur le Président.

Monsieur le Président, avant de terminer, je voudrais que vous sachiez que je me suis attendu à tout ce que vous faites de mal à ce peuple tant délaissé depuis des décennies, à l’exception de cette forme d’immoralité que vous voulez instituer dans le pays avec la promulgation de votre piètre décret sur le Numéro d’Identification National Unique (NINU), plus précisément en son article 5.

Je voudrais vous faire savoir aussi que nous, les noirs d’Haïti, sommes un peuple
moral ; on ne devient pas homme ou femme, on l’est dès la naissance. Vous pouvez satisfaire vos désirs en exécutant et en faisant exécuter votre décret sur les membres de votre famille, pas sur nous en tant que des honnêtes gens de la patrie.

Je vous suggère de bien jouer les dernières cartes qui vous restent entre les mains, car au terme de votre mandat, vous allez rendre compte à la nation de toutes vos malversations, puisque dans peu de temps l’heure de la révolution éclairée va sonner pour mettre fin au règne du système de corruption dans le pays. Apprenez que, dans cette révolution, la majorité silencieuse sortira se son silence. Ne vous affolez pas, juste penser au comportement d’un lion que vous réveillez de son profond sommeil avec un fouet.

Jouez bien vos dernières cartes Monsieur le Président.
Civilités.

Elisée JOSEPH
Ayisyen-ayisyen