Une tension palpable s’installe au sein de la structure de gouvernance actuelle alors que deux blocs rivaux de Conseillers-Présidents s’affrontent silencieusement dans une lutte acharnée pour le contrôle des principales institutions publiques et ministères régaliens du pays.
D’un côté, un bloc de quatre Conseillers-Présidents : Louis Gérald Gilles, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Laurent St-Cyr s’impose progressivement comme une force dominante au sein de l’appareil d’État. Ce groupe détient déjà l’ascendant sur plusieurs directions générales clés telles que l’ONA, le FNE, l’OFATMA et la DINEPA. Désormais, il cherche à élargir son influence en plaçant ses proches à la tête d’organismes importants comme la PNH, l’AGD, le BMPAD, le SNGRS, et l’ULCC.
Ce bloc contrôle également une large portion dans le cabinet ministériel à travers des ministères de poids : Affaires Étrangères, Agriculture, Défense, Santé Publique (MSPP), Commerce, Tourisme, Condition Féminine (MCFD), Sports (MJSAC) et le ministère de l’Intérieur.
Par ailleurs, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, bien qu’officiellement neutre, est perçu comme un allié de ce groupe. À travers son cabinet, il contrôle directement les ministères de la Justice, des Finances, du MHAVE, de la Communication et de la Culture, ainsi que des institutions financières comme la FAES et la DGI.
Face à cette dynamique expansionniste, un bloc concurrent de trois Conseillers-Présidents: Fritz Jean, Leslie Voltaire et Edgard Leblanc tente de maintenir un équilibre institutionnel. Ce groupe contrôle des directions générales influentes telles que l’OFNAC, l’AAN, l’APN, la PNH, l’AGD, la CONATEL et la DNL, ainsi que des ministères importants comme l’Éducation, la Planification et TPTC.
Contrairement à leurs rivaux, ce groupe prône une stabilité administrative. Ils s’opposent fermement à une nouvelle vague de changements dans l’administration publique, arguant que les multiples remaniements précédents n’ont abouti à aucun progrès tangible. Ils plaident pour un recentrage sur l’efficacité plutôt que sur la redistribution de postes.
À noter toutefois, une position particulière au sein de ce camp : celle d’Edgard Leblanc, qui bien qu’affilié au groupe de Fritz Jean et Leslie Voltaire, n’a recommandé aucun ministre ni directeur général.
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