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L’ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe, Me Aviol Fleurant, se retrouve en mauvaise posture. Malgré une tentative de recours en Habeas corpus pour contester certaines décisions judiciaires, le doyen du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince, Bernard Saint-Vil, a rejeté les trois requêtes présentées. Toutes les mesures judiciaires, notamment le mandat d’amener, l’interdiction de départ et l’avis de recherche international émis à son encontre, restent donc en vigueur.

L’affaire s’inscrit dans un contexte d’enquête menée par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), dont les conclusions sont particulièrement accablantes. Me Fleurant est soupçonné de fausses déclarations de patrimoine et d’enrichissement illicite durant sa gestion du portefeuille ministériel entre mars 2016 et décembre 2018.

Selon l’ULCC, le patrimoine réel détecté de l’ancien ministre représente une augmentation de 353,26 % par rapport à ses revenus légitimes durant cette période. En chiffres : alors que ses salaires nets pour l’ensemble de ses fonctions dans l’administration publique s’élèvent à 19,366,390 gourdes, les dépôts recensés sur seize comptes bancaires appartenant à lui et à son épouse atteignent plus de 100 millions de gourdes.

L’enquête a révèlé également de nombreuses irrégularités dans les déclarations de patrimoine de Me Fleurant. Le formulaire d’entrée de fonction n’est pas daté, et plusieurs éléments essentiels sont absents ou incohérents. Par ailleurs, de nombreux comptes bancaires n’ont jamais été déclarés, y compris certains au nom de firmes juridiques liées au couple Fleurant.

La Commission d’enquête a souligné une disproportion flagrante entre les revenus légitimes déclarés par les époux Fleurant (près de 29,7 millions de gourdes) et les dépôts bancaires cumulés (100,2 millions de gourdes), soit une différence de plus de 75 millions de gourdes, équivalente à 253,26 % des revenus officiels.

Autre point troublant : l’acquisition de plusieurs biens immobiliers pour un montant total de 235,000 dollars américains, dont deux propriétés à Péguy-Ville dont les sources de financement n’ont pu être justifiées. Bien que Me Fleurant ait avancé des revenus d’avocat et de fonctionnaire comme justification, l’ULCC avait affirmé que ces montants ne sont ni retracés, ni corroborés par des documents bancaires, comptables ou administratifs.

À l’issue de son enquête, l’ULCC avait conclu sans équivoque à un enrichissement illicite de Me Aviol Fleurant durant son passage au gouvernement. Malgré les explications fournies, un écart significatif subsiste entre ses avoirs déclarés et ses revenus.

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