Port-au-Prince, lundi 5 février 2018 ((rezonodwes.com))– Jamais je n’ai vu une presse aussi lâche, affamée, et bourrée de corrompus à tous les niveaux.
Après dix ans dans le domaine, je peux tirer la conclusion que voici : Les journalistes honnêtes se comptent sur les doigts. Et ils sont très loin d’être tous des seniors. Ceux-là à qui parfois on achète le silence. Certains se taisent devant la bêtise, l’ignoble parce qu’ils ont peur de perdre certains privilèges, ou d’être dénoncés.
Aujourd’hui, il est clair que certains journalistes ne peuvent oser tenir tête à certaines personnalités. Du nombre : Michel Joseph Martelly ou Sweet-Micky. Et vous avez vu ce qui s’est passé récemment au studio de Radio Caraïbes. Pourquoi ? Parce qu’ils lui sont redevables. Ça ne dérangera pas trop, si je vous rappelle l’exemple d’un patron de radio. Il a échangé sa personnalité et tout ce qu’il avait construit toute sa vie contre quelques mois au poste de ministre de la communication. « Que c’est dur d’être ministre sous Martelly », avait affirmé Pierre Raymond Dumas en 2015.
Des journalistes affamés
C’est dur de se laisser diriger par son ventre. Beaucoup de confrères ignorent l’importance de la colonne vertébrale. Ils oublient qu’ils sont des vertébrés, et non des reptiles qui ne pourront jamais marcher. Ils arpentent ministère après ministère, avec leur lot de projets sous les bras. Dans d’autres cas, ils essaient de trouver un poste de consultant pour lequel ils ne font rien. Vous allez comprendre pourquoi certains journalistes ne peuvent critiquer la mauvaise gestion de certains ministères.
Pour avoir été Reporter, je peux affirmer que les conférences de presse avec Per diem sont les préférées de certains confrères. Pendant la campagne électorale, ils aimaient couvrir les activités du parti « Renmen Ayiti », et celui de PHTK. Pourquoi ? Parce qu’on y distribuait souvent de Per Diem. Ils ne se plaignaient jamais pour la distance, car ils savaient qu’il y aurait un p’itit « Kaka Aran ». Mais il y a toujours des plaintes, quand il s’agit, par exemple, d’une conférence de l’UNNOH ou du MOLEGAF. Il arrive que ces confrères refusent de donner les déclarations à leur salle de rédaction, parce qu’ils n’ont pas été payés par les conférenciers, si je peux le dire ainsi. Deux cent cinquante à cinq cents gourdes suffisent. Ils harcèlent, et font pression sur les conférenciers certaines fois. Il n’y a aucune différence entre eux et les mendiants près des ruines de la Cathédrale de Port-au-Prince. Ils mendient tout : carte de recharge téléphonique, bons de carburant, jobs…
Des confrères font tout pour privilèges
Ils sont prêts à tout, qu’ils soient journalistes seniors ou juniors. Tout pour être des privilégiés. Sous Lamothe, certains avaient le privilège d’être dans le même véhicule que ce premier ministre d’alors, épinglé dans le rapport sur la dilapidation des fonds Petrocaribe. Un autre confrère avait sa fille qui aurait travaillé à un consulat. Voilà pourquoi ce dernier n’avait jamais osé remettre en question la gestion de Laurent Lamothe. Je me garde de mentionner les actions de certains propagandistes.
En clair, ils se servent du micro pour défendre leurs intérêts personnels. Ils forcent la population à croire en un changement qu’ils ne souhaitent pas. Des journalistes sont parmi de ceux qui dilapident les fonds du Trésor Public. Ils sont payés comme consultants avec l’argent des contribuables, mais ne font rien en réalité. Ils sont des corrompus, mais osent quand même critiquer des politiciens, des officiels aussi corrompus qu’eux. (Lisez mon article « Des courbes pour des miettes »).
Les animateurs de musique
Je suis perdu. Ils confondent tout. On dirait que l’éthique de la profession ne concerne pas le travail qu’ils font très mal, dans la majorité des cas. Quelle logique pour justifier un homme ou une femme avec un micro faire la promotion pour un groupe en particulier ? Vous comprendrez vite que le groupe qui paie est prioritaire, par rapport aux autres. Voilà ce qui explique qu’on force le public à consommer n’importe quoi. Vous comprendrez que les musiques de BIC, Renette Désir, Kébert Bastien, Tamara Suffrin, Darline Desca… ne sont pas souvent diffusées, malgré la qualité de production de ces artistes.
Vous comprendrez aussi pourquoi des animateurs de compas ne peuvent oser critiquer, voir même bannir Sweet-Micky de leur espace. Dans la majorité des cas, ils sont payés par un groupe musical. L’on se rappelle bien la mésaventure de Josias Pierre avec T-vice.
Vous les corrompus de la presse, ne rampez plus. Prenez la décision de comprendre qu’il faut pouvoir tenir tête à tous. Arrêtez cette pratique qui dénigre la profession. Prenez votre liberté dès aujourd’hui, peu importe les circonstances, afin de pouvoir poser les bonnes questions. Et vous aviez vu la différence entre Edmond Jean Baptiste et certains d’entre nous.