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Edner avait sa prison privée, son propre Fort-Dimanche au Belair…

par Castro Desroches

New York, dimanche 24 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–

Edner Gonzague Day : le Jour du Chasseur et le Jour du Gibier
Edner Day ?
Serait-ce un cauchemar ?
Serait-ce un délire ?

« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? »

La racine du mal aurait-elle engendré des herbes folles ? Dans le dictionnaire de la dictature, il fut un temps où « Edner Day » était synonyme de « bain de sang. » Ce synonyme était largement accepté par les membres de l’Académie.

Vous l’avez sans doute deviné. Je voulais parler de l’Académie…Militaire. En ce temps-là, on appelait les membres de l’Académie « les Mortels » puisqu’ils se faisaient fusiller de temps en temps par Papa Doc. Ils étaient très braves face aux civils désarmés, mais ils avaient une peur bleue des macoutes et de Papa Doc qui ressemblait de plus en plus au bossu de Notre-Dame.

En ce temps-là, la grande question était littéralement :

« Comment faire le mort sans se fatiguer ?

»Edner Day ?

Je ne vous le cache pas. De Belair à Martissant, c’était un nom lugubre qui hantait les jours et les nuits de Papadopolis. Au même titre que Bòs Pent, Ti Bobo et tutti quanti.
A cause d’Edner Day les mots « préfet » et « député » étaient devenus synonymes de « danger de mort. »

Ceux qui sont nés de la dernière pluie ne sauraient imaginer l’effroi, la frayeur que causait la seule mention du nom d’Edner Day. Pour accommoder ses…besoins de sanguinaire, Edner avait sa prison privée, son propre Fort-Dimanche au Belair.

C’était le temps des tontons flingueurs et des fillettes lalo.

A Martissant, j’allais rarement acheter mes sucreries à l’épicerie de Tigranmoun. Pourquoi ? Parce que sa fille était la concubine officielle d’Edner Day. J’avais dix ans. J’évitais Edner Day comme on évite Covid. Je préférais de loin le préfet de discipline de Maître Sauvignon. Il avait un martinet ; il n’avait pas à la ceinture les deux pistolets qui étaient à la mode à l’époque.

Edner Gonzague Day ?

Non, il ne s’agit pas de l’ancien tortionnaire du Belair. Il s’agit cette fois de son fils. Son bâtard de Martissant. On ne porte pas par accident un nom pareil.

Après son entrevue du 22 janvier, Gonzague Day fait la une de l’actualité. Le sang appelle le sang. Il ne porte pas le rose et le gros bleu pour la beauté du tissu.

Edner Day ?

C’est une histoire qui se perpétue comme un chapitre des Enfants Malades de Papa Doc.
Après la pré-farce de François Nicolas Duvalier, c’est maintenant l’épisode Louis Gonzague Edner Day.

Dans son Cours de Zoologie Appliquée, dans son Discours sur le Darwinisme Politique, l’éminent intellectuel Jean-Claude Duvalier (riez à vos risques et périls ; moi, je ne suis pas avec vous) avait fait remarquer que : “Le fils du tigre est aussi un tigre.” Remarque lumineuse qui éclaire le présent en cette période de blackout.

L’année dernière, M. Edner Day (puisqu’il faut l’appeler par son nom) a été nommé Ministre des Haïtiens Vivant dans l’Au-Delà. Cette année, il vient d’être promu Ministre de l’Intérieur et des Collectivités d’Outre-Tombe. En tant que tel, il vient de lancer une déclaration de guerre à l’Opposition. Désormais, seuls les bandits légaux (Barbecue et sa bande) pourront manifester sur la voie publique.

Le 7 février avance à grands pas. Le mot est lâché : « Ce qui est arrivé à Jean-Claude ne va pas arriver à JoMo. » A la Télé Nationale, le fils aîné de Captain Météo vient d’annoncer une pluie de sang sur la « vile » de Papadopolis.

De quoi demain sera-t-il fait ?

Castro Desroches
Cdesroches2000@aol.com