Faute de moyens, les universités du pays fermeront leurs portes cette fois-ci pour de bon, sur le compte de la crise politique qui ne cesse de dégrader les conditions de la vie de la population

Lundi 21 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– L’heure est grave. Nous allons entrer dans notre septième semaine d’un pays bloqué dans toutes ses composantes: le commerce est bloqué, les écoles et les universités sont bloquées, les centres de santé sont bloqués, la plupart des services publics aussi.

N’êtes-vous pas à bout de souffle? Comment faites-vous pour tenir?  Dites-moi, dans quel pays sept semaines du calendrier scolaire pendant lesquelles les enfants ne sont pas scolarisés ne dérangent pas les autorités?  Quel avenir réserve-t-on à nos jeunes dans un pays dans lequel même ceux qui nous dirigent ont une scolarité  dwategoch« ?

Pourquoi le silence des grands fonctionnaires de l’Etat? De ces directeurs généraux, de ces grands corps de l’Etat qui continuent de toucher leurs salaires, de recevoir des bons de gazoline, des cartes téléphoniques sans rien offrir à la population comme services? Allez-vous longtemps continuer comme cela? Dans le silence? Dans l’indifférence? Révoltez-vous, citoyennes et citoyens! Vos enfants risquent de vous demander des comptes.

Le Président de la République vient de répondre aux centaines de milliers de manifestants dans les rues depuis trois semaines, sur tous les points du territoire qu’il ne fera pas un « pa kita un pa nago ». Qu’il est là encore pour deux autres années en attendant qu’il change lui-même le « système » qui est dans son propre ADN.

L’opposition et plus largement nos jeunes des ghettos, nos chômeurs, nos étudiants et même des professionnels marchent, transpirent et crient dans les rues pour dire: Bay peyi a yon chans !

Dans l’intervalle, nos enfants continuent de vivre dans ce climat de terreur. Nos jeunes perdent tout espoir. Nos familles continuent de souffrir. Jusqu’où irons-nous? 

L’heure est grave, car des universités du pays renvoient leurs employés cette semaine, et personne n’a pipé mot, comme si tout était normal. Combien seront les conséquences sur la vie de la population, sur nos institutions, sur la société? Après toutes ces tribulations, qui réparera les dégâts ? Avec quelles ressources? L’argent de l’étranger qui sera promis et qui ne viendra pas, et qui de toutes façons, n’atteindra jamais les pauvres?

Faut-il faire une trêve pour stopper cette descente aux enfers?  Cette brèche énorme que nous créons dans le lien social? Faut-il changer de moyens de luttes? Comment protéger nos enfants? Comment protéger nos malades et continuer à leur offrir les soins qu’ils méritent? Comment protéger nos institutions qui n’appartiennent à Jovenel Moïse? Accepterons-nous que nos enfants perdent l’année scolaire? Que des centaines de milliers de professeurs soient renvoyés sans aucune ressource pour nourrir leur famille?

J’ai en mémoire cette  fameuse citation de Martin Luther-King « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »

Johnson Deshommes, MD
Citoyen engagé