Jeudi 4 février 2021 ((rezonodwes.com))– Mis à part l’Économiste Lesly Péan qui a fait allusion au nom de Dubrincourt Lesperance(1), aucun de nos Historiens n’a fait mention de lui comme l’un des visages dans la lutte de résistance qui a eu lieu dans les villes haïtiennes.
Ces vagues de contestation étaient multipliées dans tout le pays. À Baradères avec Planès Edouard, Eugène André. À Port-à-Piment avec N. Sandaire. Au Trou avec Emmanuel Zéphyrin. Au Limbé avec Marcius Félix. À Fort-Liberté avec Bien-aimé Marcellus. À Saint-Marc avec J. E. Kénol. À Maissade avec Pierre Pinede. Au Cap-Haitien avec le pasteur Auguste Albert. À Hinche avec Saul Péralte. La Grand’Anse était jusque-là en sommeil.
Jean Charles Dubrincourt Lesperance a en tout cas le mérite d’être le premier Grand’Anselais à prendre les armes contre la présence des Yankees dans la région.
Pestel, fouettée dans son orgueil patriotique, s’est dite concernée par les vagues mouvements de protestation et de contestation lancés contre les Yankees. Pour cela, en 1916, elle a contesté l’ordre américain de l’occupation sous le leadersphip de Jean Charles Dubrincourt Lesperance.
Ce dernier né à Pestel vers 1850, père de plusieurs enfants dont Luyot Bernard (2), était une grande figure emblématique de scène politique pesteloise. Grand propriétaire terrien, était nommé par un arrêté en date du 25 août 1888 à la tête d’une commission intérimaire chargée de gérer et administrer les intérêts communaux de Corail en attendant la promulgation de la Constitution de 1888.
Il a occupé la fonction du Général de la Place sous Nord Alexis, et celle de député de l’Arrondissement pendant la 18ème législature (5 avril1887- 25 oct.1888) (3).
Selon ce qui est rapporté, il a l’habitude de participer à plusieurs mouvements de guérilla organisés depuis Pestel. Sa présence était même signalée à un combat à Petit Goave, lieu dont est issue sa mère.
Son complice était Pierre Fernand Bernard, une autre grande figure de la scène politique.
À eux, ils ont organisé une troupe composée en grande partie des cultivateurs en rébellion contre le rétablissement de la corvée. Leur troupe a installé leur base principalement dans les hauteurs de la 2ème section limitrophes des Baradères et à Duperier (3ème section).
S’inspirant du modèle de bataille de Goman, les protestataires ont attaqué directement les intérêts des forces américaines depuis les montagnes. Ces actions étaient perçues comme des tentatives de déstabilisation des Américains dans le département de la Grand’Anse, qui à leurs yeux, méritent d’être combattues dans toutes leurs formes.
Cette troupe a dû faire retrait de ses offensives à la suite d’une attaque musclée contre eux. Les armes de calibre usagé dont ils avaient en leur possession sont abandonnées sur le champ quand ils ont pris la fuite. Ce fut à la suite de la descente des lieux des Occupants dans les montagnes de Pestel que le mouvement eut finalement pris fin.
Plusieurs hypothèses ont été émises en qui a trait à l’échec de ce mouvement. Pour la plupart des personnes, la spontanéité ajoutée au manque de formation militaire des soldats de la troupe ainsi que leur manque d’équipement sont à considérer comme étant les principales causes. Le décès de Dubrincourt en 1926 a causé aussi le retrait de ses soldats dans cette lutte armée. Toutefois, Pestel a le mérite d’avoir organisé un mouvement de rébellion contre les troupes américaines.
Le rétablissement de la corvée dans la commune aurait été en quelque sorte le premier facteur sous-jacent à cette rébellion contre les Américains. Les paysans mécontents allaient se composer pour la première fois avec l’oligarchie pesteloise pour conduire un mouvement.
Bref, si au lendemain des années qui ont suivi la chute de Antoine Simon, Pestel s’est mise à l’écart de la scène politique pour des raisons jusque-là inconnues. Mais son réveil contre l’occupation américaine se révèle significatif aux yeux de certains grands observateurs. Pestel a quand même retrouvé son éclat sur la scène politique avec cet grand homme.
Notes de référence
1. La capitulation économique – La « backwardation » d’Haïti: De l’occupation de 1915 aux carnavals de Martelly (2 de 3) Par Leslie Péan, publié sur le site Alterpress en Août 2013.
2. https://www.myheritage.fr/names/luyot_bernard.3. Voir le texte Trois Cheron, trois Gilles disponible sur le blog James St GERMAIN @Tous réservés