Au Cap-Haitien, à Jacmel, à Léogane, aux Cayes, Mirebalais… le constat est le même partout : Jovenel Moise est sommé de quitter le Palais national et n’a aucune légitimité pour continuer de diriger les affaires du pays. Son mandat a pris fin depuis le 7 février dernier et que les haitiens disent non au kidnapping d’Etat et à la voyoucratie.
Port-au-Prince, dimanche 28 février 2021 ((rezonodwes.com))–À l’appel du secteur protestant et de la société civile, une marée humaine a foulé le macadam ce dimanche 28 février pour dénoncer l’insécurité et le support inconditionnel de l’international au président illégal Jovenel Moïse dont le mandat a pris fin le 7 février dernier, en vertu de l’article 134-2 de la Constitution.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes – une marée humaine – ont marché dans les rues de la Capitale, et dans plusieurs autres villes de la province, pour dire non à la dictature, à l’insécurité, à la violation de la Constitution et pour dénoncer également le support inconditionnel de Binuh, de l’ambassade américaine au dictateur Jovenel Moïse, un inculpé de corruption et de blanchiment d’argent.
Au cours du parcours, des manifestants ont tiré à boulets rouges sur la représentante du Secrétaire Général de l’ONU, Helen Meagher La Lime qui est dénoncée pour avoir engagé le directeur de l’officie du protecteur de citoyens (OPC) dans une « mascarade », selon eux, d’un symposium sur la nouvelle Constitution de Jovenel Moise, plus avantageuse et bénéfique pour les étrangers que les natifs d’Haïti.
Par ailleurs, le Pasteur Gérald Bataille membre de la Commission Protestante Contre la Dictature en Haïti (CPCDH) a martelé que plus jamais, « il n’y aura pas un retour à la dictature en Haïti« . Le religieux notoirement connu à travers le pays, a indiqué que le mandat de Jovenel Moïse a pris le fin le 7 février dernier et que celui-ci doit partir car le sang a trop coulé.
Parallèlement à morne Lazarre des hommes lourdement armés pro-pouvoir vêtus de maillots blancs se sont massés à quelques mètres des agents de la Police Nationale d’Haïti afin de tenir en respect les milliers de manifestants exigeant le respect et l’application stricte de l’article 134-2 de la Constitution. La police, en fin de compte, qui n’a pas reçu l’ordre de lancer des gaz lacrymogènes, en étant devant un fait accompli, est intervenue pour accompagner les manifestants sur les parcours désignés.
Cette mobilisation antigouvernementale de ce dimanche 28 février est, aux yeux de nombreuses personnalités haïtiennes, « une gifle pour La Lime » qui, selon les manifestants, « a menti et n’a cessé de mentir à l’Organisation des Nations Unies sur le dossier Haïti, car les Haïtiens, en grand nombre ne veulent ni de Jovenel Moise, ni de sa Constitution importée déjà écrite, ni de ses élections-bidon programmées« .
Pascal Fleuristil
pfleuristil@yahoo.fr


