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Lundi 7 décembre 2020 ((rezonodwes.com))– Souvenez vous en, la Cour de Cassation avait refusé de valider le « coup d’Etat  » de Jovenel Moïse contre la Constitution de 1987 en s’abstenant de recevoir la prestation de serment du Conseil Electoral Provisoire illegal mis en place unilatéralement par le régime « Têt Kalé » pour organiser un référenfum sur la constitution en raison du fait que l’article 284-4 de la constitution de 1987 interdit de changer la loi mère par voie référendaire.

Des secteurs importants , des personnalités de la société civile et la quasi totalité des organisations politiques du pays avaient dénoncé la façon dont le président de la République, Jovenel Moïse, envisage de changer la charte fondamentale.

Cependant les médias en Haiti restent divisés sur l’attitude à adopter face au projet de coup de force de Jovenel Moïse contre la constitution de 1987 . Certains d’entre eux, même s’ils offrent leur lectorat ou leur auditoire au Comité Consultatif mis en place par le Président Jovenel Moise, sont assez critiques par rapport audit projet.

C’est , par exemple , le cas du quotidien Le Nouvelliste qui a accordé une longue interview au Président dudit comité , M. Boniface Alexandre dans laquelle ce dernier a tenté d’ expliquer ce qu’il appelle le projet de nouvelle constitution de Jovenenel Moïse, mais qui est en fait un projet de coup de force contre la constitution de 1987.

En effet dans cette interview, le Président dudit comité, M. Boniface Alexandre, déclare , tout de même , « compter sur les médias en dépit de certaines réticences, des préjugés et des hostilités ».

Interrogé sur le fait, en tant que juge, comment il analyse le fait qu’un président qui a juré de respecter une constitution puisse lui demander de la violer .

M. Bonifarce Alexandre a pris la tangente en repondant ainsi :  » Quel gros mot ! Personne ne m’a demandé et ne saurait me demander, au soir de ma vie, de violer la loi mère. On travaille pour proposer à la nation haïtienne un projet d’une nouvelle constitution. Le peuple sera appelé à la ratifier ou la rejeter par référendum. Il n’y a pas d’exercice plus démocratique que d’appeler les citoyens à se prononcer sur leurs institutions publiques, sur le régime politique qu’ils veulent pour eux-mêmes et leurs descendants. Notre souci primordial, c’est de rechercher un régime politique qui garantira la stabilité politique et le développement économique durable. »

Il n’a pas pu expliqué quelles sont les dispositions de la constitution en vigueur qui l’autorisent à vouloir écrire et proposer au peuple haïtien une nouvelle constitution.

Dans cette même interview le journal Le Nouvelliste a rappelé à M. Boniface que la Constitution en vigueur a son propre mécanisme d’amendement et interdit les référendum pour l’amender et lui a demandé s’il était confortable, en tant que quelqu’in qui a juré de respecter cette Constitution pour devenir président provisoire en 2004, avec le viol de la Constitution de 1987 en 2020 ?

L’ ancien Président de la République, pour toute réponse à cette question génante, a déclaré ce qui suit : « Il s’agit sans doute d’une fixation sur le mot viol. Je veux être clair, il ne s’agit pas d’amendement de la Constitution, mais de l’élaboration d’un nouveau texte fondamental. La Constitution est la loi mère, la loi qui se trouve au sommet des normes juridiques. La Constitution n’est pas la Bible. Si c’est la volonté du peuple souverain d’avoir une nouvelle charte fondamentale, qu’on le laisse s’exprimer au moins . « 

Cependant d’autres médias semblent , en dépit de l’illegalité du processus , s’interesser particulièrement aux travaux et activités du Comité Consultatif mis en place dans le cadre du projet de coup de force de Jovenel Moïse contre la constitution de 1987.

Non seulement ils offrent leur auditoire à Jovenel Moïse et à son projet de coup de force , mais essaient de vendre ledit projet à la population et participent à une campagne de sensibilisation mise en place par Jovenel Moïse et son comité en diffusant (déja) des spots publicitaires invitant la population à participer au processus et d’autres messages du comité consultatif.

Ainsi donc on a appris , selon les membres du comité consultatif pour l’élaboration d’une nouvelle constitution, plusieurs étapes ont été franchies dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle loi mère.

Me Boniface ALEXANDRE estime que le travail du comité n’a rien de politique mais la démarche s’inscrit purement dans un exercice purement technique.

Le comité consultatif entend, précise t-il, consulter toutes les forces vives de la nation dans l’optique de parvenir à un grand compromis sur des points liés notamment au régime politique, à la gouvernance administrative, à l’exercice des droits fondamentaux, la souveraineté et la citoyenneté.

Dans une deuxième phase , le comité consultatif pour l’élaboration d’une nouvelle constitution a prévue, du 4 janvier au 26 février, de soumettre le projet de la nouvelle constitution aux secteurs institutionnels et aux organisations de la société civile et à l’Exécutif.

Le mois de mars est retenu pour la mise en œuvre du processus du référendum, toujours selon le comité mis en place par Jovenel Moïse afin de l’aider à réussir son coup de force contre la constitution de 1987.

Cependant avec la fin du mandat de Jovenel le 7 février 2021, il n’est pas certain que le calendrier préparé par ledit comité pourra être respecté.