Alors que le pays pleure encore ses morts après le passage dévastateur de l’ouragan Melissa, le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a préféré s’envoler pour Doha, au Qatar, ce vendredi 31 octobre 2025, pour participer au « Deuxième Sommet Mondial du Développement Social ».
Un déplacement que la présidence tente de justifier par la « nécessité de renforcer la mobilisation internationale en faveur d’Haïti ». Mais sur le terrain, la population y voit surtout un voyage de plus, sans impact réel, alors que plus de 30 Haïtiens ont perdu la vie et que des milliers d’autres sont sans abri, sans eau, sans espoir.
Depuis son arrivée à la tête du CPT, Laurent Saint-Cyr semble avoir fait des aéroports ses bureaux secondaires. Après le Japon, le voici maintenant à Doha. Des déplacements coûteux, souvent entourés d’une communication soigneusement calibrée, mais dont les retombées concrètes pour le pays restent invisibles.
Pendant ce temps, à Carrefour, Léogâne, Jérémie et dans l’Artibonite, des familles creusent encore dans la boue pour retrouver leurs proches. Des écoles et hôpitaux sont détruits, des routes coupées, des quartiers entiers plongés dans le désespoir.
Face à cette tragédie nationale, la moindre attente aurait été de voir le président du CPT rester au chevet des sinistrés, coordonner l’aide d’urgence, rassurer la population. Au lieu de cela, il choisit les salons climatisés du Qatar et les discours diplomatiques.
Les Haïtiens, eux, attendent des actes, pas des photos d’un sommet international.
Le message envoyé est désastreux : pendant que le pays s’effondre, le chef de l’État s’exhibe à l’étranger. Ce déplacement, présenté comme une « démarche responsable », ressemble surtout à un manque criant de sens politique et de compassion humaine.
À quoi bon parler de « développement social » dans un forum international quand le tissu social d’Haïti est en lambeaux ?
Le temps des conférences et des promesses est révolu. Ce dont Haïti a besoin, c’est d’un leadership présent, d’une gouvernance ancrée dans la réalité, d’un président qui marche dans la boue avec son peuple, pas dans les couloirs luxueux des hôtels de Doha.
Laurent Saint-Cyr aura beau défendre son voyage comme une mission de plaidoyer, l’image restera celle d’un dirigeant absent au moment où son pays crie à l’aide. Et cette absence, dans l’histoire récente d’Haïti, risque d’être difficile à effacer.
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