Jeudi 1er août 2019 ((rezonodwes.com))– On y était presque. Il fallait un jour y arriver.

Couronner ceux qui nous sont les plus chers, les plus admirés et les plus honorés depuis des décennies dans cette République bananière, est tout simplement un devoir sociétal. Le temps est venu pour nous autres Haïtiens de cette génération d’hommes et de femmes aux consciences mortes et malhonnêtes d’introniser officiellement nos célèbres dirigeants voyous à la majesté suprême de Arnel Le grand.

Aujourd’hui, Haiti n’est plus cette démocratie faillie au régime semi-parlementaire faite de bandits notoires, mais désormais devient officiellement ce 31 Juillet 2019, un royaume au régime voyouriste.  

Quand ministres, sénateurs, députés, hommes d’affaires, officiels et civils s’assemblent au festin du royaume des ténèbres pour solliciter kidnapping, grâce électoraliste et faveurs politiques et économiques de toutes sortes de la part du grand prince Arnel, le voyourisme n’est plus un simple phénomène d’Etat entretenu par nos leaders démocratiquement élus mais plutôt devient l’expression souveraine d’une société en parfaite soumission avec l’ordre royal du plus grand bandit. Le voyourisme haïtien est sans ambages ce voyourisme d’Etat entretenu, supporté, défendu par le voyourisme sociétal de la classe moyenne et de la presse Haïtienne : Il faut absolument combattre la justice, la vérité et l’honnêteté des gens de bien de ce royaume pour garder ses privilèges et accointances des barons du système.

Aussi, n’avons nous pas combattu la morale publique et le droit naturel depuis deux siècles?

Quelle Justice nous nous sommes faits pour que Haiti ne soit pas cette jungle puante regorgée de criminels et délinquants à cravate? Quel système judiciaire nous nous sommes construit avec ces diverses cavernes et répertoires d’escrocs appelés barreaux d’avocats? Quels normes et standards moraux nous nous imposons pour ne pas élever en dignité des juges corrompus, politiquement soumis et moralement diminués? Autant de « Super-Avocats » dont leur renommée souillée de forfaits et d’abus est glorifiée par plus d’un, ne sont pas t-ils tous des leaders, conseillers et consultants du système politique? 

Ce faut semblant d’effets de surprise ne saurait être considéré comme scandale pour l’Etranger et la communauté internationale. D’ailleurs, ils connaissent mieux les indécences morales de nos leaders et savent jouer sur le temps pour renforcer leurs intérêts géopolitiques.[ Que les voyous haïtiens soient constamment à l’honneur! Qu’ils accèdent toujours à la magistrature suprême de l’Etat afin de bien tirer les ficelles de la manipulation stratégique et les soumettre à l’ingérence].

Mais comment sont-ils arrivés à gravir les rigides d’une société superficielle faite de préjugés et de discriminations? Comment ils ont pu accéder au pouvoir? De Qui vient le financement de leurs stratagèmes populistes et démagogiques? Qui les accordent le bénéfice d’être des leaders? N’est ce pas notre approbation sentimentaliste et intéressée faite de camarades de promotion, de clans professionnels, d’artistes préférés, « de patrons liquides », de fils ou filles d’une couche sociale ou de communauté spécifique, mais qui dans l’ensemble est la cause principale de notre indignité? 

Quand le fanatisme aveugle de la masse ne cesse d’imposer imposteurs et délinquants comme dirigeants, on ne saurait questionner seulement l’origine et le bien fondé de cette dictature de masse sans se demander où sont passées la classe moyenne et la presse Haïtienne?

En effet, le socle des valeurs intellectuelles patriotiques et morales de toute société doit être préservé par les élites. Cependant, Il ne revient pas à l’élite économique d’imposer rigueur morale, justice sociale et distribution de richesses mais c’est la noble responsabilité de la classe moyenne et du quatrième pouvoir…

Comment tout un pays peut-il sombrer dans une telle injustice sans qu’il y ait aucune entité en réserve pour le salut de la morale publique? Quand durant ces 50 dernières années, le leadership du politique et de l’économique nous a accouché impunité triomphante, misère généralisée et inégalités infernales, il y a lieu de comprendre cette choquante vérité: La classe moyenne Haïtienne et la presse sont les principaux pourvoyeurs de voyous de ce système déchu. 

En réalité, tout est au départ intéressé, tout est partisan, tout est fait pour satisfaire un ego ou un secteur. À quels baromètres cette société s’est soumise et quels sont les prix à payer pour crier haut et fort que la gouvernance de Lavalas et PHTK-Macoutes ont transformé Haiti en un Etat Voyou et que toutes perspectives de changement systémique ne peuvent en aucun cas émaner de ces horizons politiques.

Quel courage nous faut-il pour stopper cette paupérisation systémique du pays par la perpétuation de l’économie de rente de la classe des nantis? Si la majorité populaire encaisse, si les classes intermédiaires supportent, si les élites ordonnent et bénéficient de ce chaos démocratique et désastre morale; Si l’ensemble de la société cautionne ce voyourisme d’Etat; Si nos leaders démocratiquement élus, comme le rappelle le numéro deux de l’Ambassade Américaine, Madame Robin Diallo, si tous ces chefs se prosternent devant la majesté odieuse du plus grand chef de gang que Haiti n’a jamais connu;

Alors Arnel Joseph, en étant lui même victime du système, n’est-il pas symboliquement, spirituellement et psychologiquement notre Roi? Comment oserons d’accuser les américains d’être les responsables de nos malheurs? L’esprit de nos Arnel manipulateurs, dissimulé dans la politique et les affaires, ne domine t-il pas sur Haiti?

En définitive, quelque soit le dénouement prochain de cette encombrante affaire, l’arrestation de Arnel, comme étant le plus grand chef de gang haïtien, constituera la plus grave atteinte à la morale publique de ce peuple car notre inexistant et vassalisé système judiciaire ne pourra jamais gratifier un verdict juste, impartial et societalement accepté.

Qu’il soit machiavéliquement exécuté ou peut-être extradé vers les Etats-Unis, l’Affaire Arnel demeurera le plus grand dossier criminel d’Etat jamais provoqué en Haiti.

Ainsi, devant cette incapacité morale et judiciaire de nos leaders à desceller les secrets accablants du dossier et punir les actes infamants de l’ensemble des auteurs intellectuels et puissants complices, Haiti est officiellement en passe d’adopter le régime voyouriste comme système de gouvernance politique et économique et le pire, comme ordre sociétal d’un royaume dont l’esprit du roi risque d’être immortalisé. 

Gumais Jean Jacques
AvMPjjgumais@gmail.com