Une simple conversation téléphonique remontée à novembre 2017 avec un haut cadre des finances en fuite et recherché par la justice équatorienne, a valu à José Serrano, son poste de président de l’Assemblée Nationale de l’Equateur, samedi. En Haiti, par contre, les chefs d`état se réunissent avec des fugitifs et leur offrent des postes au Palais National et dans les ministères. Le législateur équatorien assurait son interlocuteur qu’il va travailler pour la révocation d’un commissaire enquêtant sur des activités de corruption du contrôleur en fuite


Quito, samedi 10 mars 2018 ((rezonodwes))-Samedi, le président du Parlement de l’Equateur, José Serrano, a été démis de ses fonctions pour avoir entretenu un dialogue non-officiel avec un ex-cadre des finances en fuite, Carlos Pólit, avec lequel, selon la presse équatorienne, il a parlé de la façon de favoriser le départ du Procureur de la République, Carlos Baca Mancheno, enquêtant sur des cas de fraudes et de lien présumé du contrôleur Polit avec la firme brésilienne Odebrecht.

« En quelques minutes et plus, vous avez commis une inconstitutionnalité et une illégalité, vous avez pratiquement violé mes droits humains« , a déclaré José Serrano après sa destitution par l’Assemblée Nationale, à l’issue d’une séance houleuse qui a duré plus de quatre heures au cours de laquelle 103 voix ont voté pour son renvoi de président du parlement équatorien.

Lors de l’audience au Parlement, pour justifier son dialogue téléphonique avec le fugitif Polit, l’ex-président de l’Assemblée Nationale a accusé le Procureur Baca d’avoir eu un pacte avec Odebrecht afin d’éviter sa condamnation en Equateur pour le réseau de perception de pots-de-vin qu’il avait forgé, tout en affirmant être en mesure d’obtenir des preuves contre le procureur.

Celui-ci, de son coté, a souligné que la tentative de le relever de son poste avait pour seul but de l’empêcher de poursuivre les enquêtes qui ont directement impliqué Serrano et l’ancien contrôleur en fuite.


Serrano qui avait un mandat de 2 ans, jusqu’en mai 2019 pour présider les séances à l’Assemblée Nationale, conservera son siège de simple législateur après sa destitution samedi.

En Equateur, selon l’article 18 de la loi organique de la fonction législative, les dirigeants de la législature peuvent laisser vacant le poste pour les raisons suivantes : après avoir accompli la période pour laquelle ils ont été élus, par démission, par destitution, par cessation de fonctions ou par décès.