« Que m’importe le jugement de la postérité, pourvu que je sauve mon pays. » (Jean Jacques Dessalines)

Depuis l’école secondaire, j’ai toujours été un fan de Jean Jacques Dessalines. Et, grâce aux pères du St Esprit qui ont une bibliothèque spécialisée en histoire d’Haïti, j’ai appris toute la vérité sur l’empereur. J’arrive à comprendre pourquoi Dessalines a été assassiné. Je pense sincèrement que si Dessalines avait passé dix ans de plus à la tête de l’Etat haïtien, les choses seraient bien différentes aujourd’hui. Je salue le courage et la détermination de tous ceux qui se disent être dessaliniens et qui continuent à militer pour faire de l’idéal dessalinien une réalité en Haïti. Toussaint Louverture est appelé précurseur de l’indépendance et nous l’aimons pour sa contribution à l’érection de la nation haïtienne. Mais, Dessalines reste et demeure celui qui a mené jusqu’au bout la lutte pour que le rêve de Toussaint soit réalité. Tous les politiciens haïtiens qui n’adulent pas notre empereur et qui ne marchent pas sur ses traces, sont tous des affairistes et des apatrides. Etre dessalinien veut dire quoi ? C’est défendre avant tout la souveraineté et l’intégrité du territoire national. C’est s’assurer en position de pouvoir que tous ses compatriotes vivent dans la dignité. C’est s’assurer que les libertés individuelles soient respectées. C’est s’assurer que tout moun se moun et que tout le monde doit actualiser leur potentiel pour vivre avec la sueur de leur front et contribuer à la grandeur de la patrie. En ce moment présent, nous Haïtiens faisons face à une crise d’identité et nous n’avons aucune base idéologique pour asseoir nos gestes et actions politiques. Nous sommes en panne d’idéologies et d’idéologues sérieux capables d’insuffler un vent de renouveau dans le cœur des Haïtiens. Nous avons surtout affaire à des hâbleurs en Haïti qui ne pensent qu’à leur petit être et leurs intérêts mesquins.

Je suis peiné de voir un groupe de jeunes intellectuels qui militent en Haïti à présent et qui ont reçu des bourses d’études pour étudier à l’étranger qui, aujourd’hui ont décidé sciemment d’intégrer la pègre au lieu de contribuer à l’érection d’une idéologie nationale capable de catapulter Haïti vers les sommets avec toutes les ressources que nous possédons sur le sol national et dans la diaspora. En voyant ces nouveaux riches qui n’ont aucune gêne d’exhiber leurs biens mal acquis, je me suis dit est-ce que nous arriverons à ressusciter Dessalines et vivre son idéal. L’empereur Dessalines avait dit « Jurons de combattre jusqu’au dernier soupir pour l’Indépendance de notre pays » et il a fini par mettre à exécution ce serment. Pourquoi ne jurons-nous pas aujourd’hui pour reprendre les rênes de notre pays qui sont entre les mains de l’étranger. J’ai entendu une déclaration faite par le président provisoire Jocelerme Privert en présence de Mme Sandra Honore et du Secrétaire General des Nations Unies Ban Ki Moon, cela m’a donné de la chair de poule. Il n’a pas caché son indignation et a pointé du doigt notre petitesse et notre incapacité à diriger le pays. Après avoir entendu Privert, je me demande bien pourquoi commémorer l’anniversaire de la mort de l’empereur Jean Jacques Dessalines avec un tel constat d’échec. Pourquoi un de nos politiciens ne peut dire à l’instar de Dessalines : « Je ne veux garder avec moi que des braves. Que ceux qui veulent redevenir des esclaves Français sortent du fort. Que ceux au contraire qui veulent mourir en hommes libres se rangent autour de moi… « . Nous sommes bel et bien des esclaves modernes au service de la communauté internationale qui nous tient par les couilles. Nous dépendons d’eux et ils nous dirigent.

Aujourd’hui, c’est congé en Haïti. Sur toute la bande FM, c’est le son du compas qui fait bouger nos compatriotes. Il n’y a aucune initiative prise pour inviter les jeunes à la réflexion. Les directeurs d’opinion un peu oisifs et complices du statu quo ne cherchent pas à proposer du sang neuf. Au lieu de chercher à ressusciter Dessalines par de bonnes actions, nous voulons le retrouver dans l’au-delà en exhibant notre inhumanité. De par notre comportement vis-à-vis de l’idéal dessalinien, je peux dire sans ambages que nous sommes tous des enfants bâtards. Dessalines était un homme brave, un grand visionnaire et un altruiste. Quand est-ce que nous pouvons marcher sur les traces de Dessalines pour dire : « Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-mêmes et pour nous-mêmes. » Je ne cherche pas à sauver Haïti. Je souhaite tout simplement pointer du doigt les méfaits de cette société, le comportement malsain de nos dirigeants et proposer des pistes de solution pour marcher à pas joyeux sur les traces de Jean Jacques Dessalines. Plusieurs groupes iront déposer une gerbe de fleur sur les monuments de l’empereur. On fera des marches, et puis après on retournera dans le même bordel pour continuer à servir l’étranger au détriment de la mère patrie. Je suis jeune et j’ai la fougue d’un guerrier. Je ne cesserai jamais d’écrire pour sonner la sonnette d’alarme sur notre potentielle disparition comme peuple.

Dieu m’a béni avec de grandes capacités intellectuelles et un cœur humble. Je n’ai pas la prétention de devenir riche. Mon système est immunisé de la corruption. Grace à Dieu, je ne suis pas le seul à être béni de Dieu sur la terre d’Haïti et dans la diaspora. Ce qu’il nous faut à présent c’est rassembler ces têtes pensantes et les porter à agir dans le sens du bien. Nous devons faire un plaidoyer pour le retour à l’ordre moral, à la pudeur et à la dignité. Dessalines n’est pas prêt à être ressuscité sur la terre d’Haïti. Mais, nous devons tout de même nous efforcer pour vivre son idéal.

Quand nous aurons vécu l’idéal dessalinien dans notre âme, nous cesserons de quémander, nous mettrons les mains à la pâte pour recouvrer notre souveraineté et notre dignité nationale. Je salue la mémoire de notre empereur et je dis courage à tous les fils et toutes les filles de Jean Jacques Dessalines. Qu’Haïti puisse renaitre de ses cendres !

Kerlens Tilus 10/17/2016
Snel76_2000@yahoo.com
Tel: 631-639-0844