La pyramide de Maslow cerne les besoins humains en cinq niveaux hiérarchisés : physiologiques, sécurité, appartenance, estime et accomplissement de soi. Tant à la diaspora qu’au terroir, une multitude de sommités haïtiennes ont atteint le summum, et donc imprégnés de l’esprit de solidarité, du partage du bonheur, de l’altruisme intergénérationnel. Pourtant, Haïti ne sait pas en profiter
Mercredi 3 février 2021 ((rezonodwes.com))– Par sa nature insatiable, l’être de raison est constamment motivé à décrocher de meilleures positions par rapport à des conditions déjà atteintes. C’est de ce constat d’incitation dynamique à progresser sur le sentier de la mobilité sociale que le psychologue Américain, Abraham Maslow, a théorisé la hiérarchie des besoins humains qu’il appréhende en cinq niveaux successifs.
A la base de la pyramide de Maslow s’étalent les besoins physiologiques (se nourrir, dormir, se vêtir,…), basiques et vitaux pour toute créature humaine. Le deuxième niveau se rapporte à la sécurité ; celle-ci se caractérise par une certaine complexité puisque d’une part objective et de l’autre subjective. L’individu mobilise en permanence des moyens efficaces pour sa propre protection et celle de sa famille. Ainsi, la satisfaction des contraintes de cette deuxième étape, notamment par son cachet subjectif, consiste en la maîtrise des peurs et des inquiétudes de la vie à travers d’importants investissements en des services tels que l’assurance médicale, la stabilité financière, le logement, etc.
Le prochain échelon de la pyramide touche l’appartenance qui s’exprime par des intégrations à des groupes d’ordre social, relationnel, religieux, etc. Quant au besoin d’estime, qui suit celui de l’appartenance, la réputation, la reconnaissance et la gloire sont les principales sensations à combler par l’être curieux et ambitieux qui nous caractérise peu importe le genre, la race, la nationalité,…
Le niveau paroxysmique de l’auto-accomplissement plutôt culminant, décrit par le père de la psychologie humaniste, perçoit l’humain comme un animal grégaire imbibé de l’altruisme intergénérationnel, déterminé à créer, innover, inventer, développer ses compétences, peaufiner ses connaissances personnelles et potentiellement léguer un héritage durable à la postérité.
Nul besoin de solides examens dialectiques ou d’analyses introspectives pointues pour déduire que la pyramide de Maslow suit un pattern logique du cycle de la vie. Des réflexions théoriques très poussées certes, mais dont les produits sont totalement intuitifs au gros bon sens.
L’élite au sommet de la pyramide de Maslow inexploitée par Haïti
Le sentiment de l’auto-accomplissement traverse une niche élitiste de compatriotes pleinement épanouis au bercail et à l’étranger qui voudraient délibérément contribuer à renvoyer l’ascenseur à des jeunes et des professionnels de leur pays d’origine.
Malheureusement, de nombreux obstacles « tikoulout et tizòtèy » d’ordre administratif, légal et des polémiques stériles empêchent à ces citoyens Haïtiens – consciencieux, intègres, humanistes et dotés de riches expériences pertinentes en des arènes méritocratiques surchauffées de compétitivité – de s’impliquer et de participer activement à la vie politique, sociale et économique de notre pays.
Par des velléités égocentriques, génératrices de médiocrité et d’un nivellement par le bas, exprimées par la classe politique affairiste et par l’élite intellectuelle et économique crasseuse, les conditions d’accueil ne sont volontairement jamais réunies pour faciliter l’intégration économique, politique et des transmissions de savoirs et de savoir-faire entre les professionnels, étudiants Haïtiens et des personnalités à grand succès en Europe, au Canada, aux Etats-Unis et d’autres pays de la région.
Samuel Pierre, Shella S.F. Lominy, Dany Laferrière, Henrilio Julsain, Willio Louis, Thomas Lalime, Rose S.F Calixte, Julien Sanon, Naomi Osaka et de nombreuses personnalités haïtiennes de la même trempe, évoluant en terre étrangère et en retraite involontaire en Haïti, s’apprêteraient à tirer vers le haut les secteurs du sport, de la finance, de l’économie, de la sécurité, de la santé, de la recherche et de la culture. Si seulement l’Etat haïtien savait faire de l’approche des résultats, du travail de qualité et de l’excellence, des objectifs à atteindre par les enfants, les jeunes et la société entière.
Les MVP à l’ère du Coronavirus
Aujourd’hui, plus de deux millions de décès dans le monde, le Coronavirus a lamentablement causé de graves torts à plusieurs pays et à de nombreuses familles. Mort subite, suicide, crises cardiaques, suffocation, isolation, marginalisation, exclusion, séquestration, dévastation, humiliation sauvage, arbitrage, traumatisme aigu, cadavres empilés tous azimuts, des démunis comme des « aristocrates » mis en terre sans cercueil, sans fanfaronnade, sans fanfare, sans grand « panpan », l’année 2020 a été vécue dans l’indignité et la pénibilité. Déraillée dans une mission chtonienne effrénée de banalisation du deuil en bloc, sans morgue, sans croque-mort, sans rituel, sans veillée, sans liturgie ; par sa légion imperceptible, sa contagion, sa contagiosité et son animosité, ce petit vers pervers objectait à l’idée d’un dernier hommage digne à rendre en l’honneur d’une mère adorée, d’un père, d’un frère, d’une sœur, d’un ami. La vermine non apprivoisée nous a tourmentés, tourbillonnés, rapetissés, déshumanisés.
Par contre, il n’y a pas eu que cet épisode macabre, insalubre et lugubre. Force est aussi de constater combien des filles et fils dignes du pays, à l’interne et à l’externe, se sont évertués à « dédoubler », se tripler, se quadrupler et se quintupler pour sauver des vies. Dans leurs champs professionnels respectifs, à leurs sectes amicaux, sociaux, religieux, sur la toile, dans les centres hospitaliers, par le canal des médias modernes et traditionnels, il y a eu des figures emblématiques qui ont imprimé leurs images dans une immortalité bien méritée dans la psychè d’une palanquée de familles désespérées au cours du règne outrageux de la pestiférée du siècle.
A cet effet, Shella S.F. Lominy, Julien Sanon, Clotaire Ariste, Maude Désir, Lucien Prince, Labranche Ludovic, « Chapo Ba » ! La blouse, le masque, les gants, l’encre, les langues de Shakespeare, de Maurice Sixto, de Voltaire, docteure Lominy s’était presque métamorphosée en un esprit saint pour se multiplier par deux, par trois, par quatre, pour répandre l’évangile des mesures barrières. Un ensemble d’autres compatriotes allaient emboiter le pas pour accomplir la même mission noble. Que de vies formellement et informellement ces humanistes ont préservé par les informations vitales qu’ils ont partagées à des groupes, des amis et des familles dans le besoin. Honorables médecins, vos sacrifices restent gravés dans nos mémoires. Les compatriotes d’ici et d’ailleurs en sont reconnaissants.
Vérité absolue, sans éloges superflus, sans hypocrisie, sans fausse modestie, vous avez fait honneur au père Hippocrate qui préconise entre autres l’amour, la solidarité, la probité, la magnanimité et l’empathie dans l’exercice de votre prestigieux métier. Vous êtes des enfants dignes et authentiques du Père ; milles Mercis à nos vaillants docteurs. Si une guerre acharnée a été déclarée par la damnée Covid-19, dans la bravoure vous, avez brandi vos épées et vos boucliers pour protéger la forteresse en contrecarrant certains coups mortels tragiques du petit vilain. Au profit d’Haïti et de l’humanité, vos engagements ont atténué les effets néfastes les plus dévastateurs de cette pandémie. Vous méritez de fières chandelles.
Une nation en quête de modernité et qui s’émerveille dans la beauté de l’esprit, fait de tels estimables filles et fils, capables d’inspirer par leurs « Success Stories », des ambassadeurs et ambassadrices au profit d’un ensemble de secteurs porteurs. Une presse qui se veut utile se laisserait embaumer en permanence à leurs émissions les plus prisées du parfum de ces exquises personnalités. Des institutions privées et de l’Etat imprégnées par les visions modernes de la compétitivité solliciteraient des consultations techniques de ce capital humain solide afin de mieux asseoir leurs décisions. Une université ayant la vocation de l’efficience et du « best practice » par la recherche théorique et empirique, la culture de l’esthétique et la recherche scientifique, chercherait à établir des connexions intenses avec les sommités au bercail et au sein de la diaspora. « Ouvè Lespri » doit définitivement supplanter « Ouvè le kò»!
Par de telles approches prometteuses d’aromatiser les facultés, les médias et les institutions clés par la présence constante de personnalités haïtiennes qui côtoient les esprits et les temples sacrés de la culture et de la science moderne, les professeurs et les étudiants en seraient motivés. Ils deviendraient plus confiants et plus optimistes dans la conception et la concrétisation de nombreux rêves et projets viables. Mais dommage ! Ce ne sont pas de tels présidents médiocres, premiers ministres flagorneurs, ministres sinistres et parlementaires thuriféraires et destructeurs que Gary Victor perçoit comme « la crème des kokorat » qui facilitent les dynamiques d’innovation et de présentation d’exemples de réussite loyale en vogue dans les pays émergents.
Les vrais leaders inspirent et transpirent la joie et le bonheur
Si du côté pervers du pouvoir les dealers métamorphosés en leaders conspirent contre l’éminence, respirent l’oxygène officiel en des perturbations, persécutions et exécutions arbitraires pour empirer les conditions de vies jusqu’à faire soupirer et expirer leurs populations dans l’indignité. A l’opposé, les leaders avisés inspirent et transpirent l’excellence pour aspirer à des dimensions supérieures. Capable de ravage tout comme de nettoyage, d’ombrage ou d’éclairage, de badigeonnage ou d’écurage, la politique est une arme ultra puissante à double tranchant. Ce système nerveux coiffant toutes les cellules vitales de la vie publique ne devait jamais être destiné à des âmes emparées et à des mains de mesquins, de malandrins et de vilains. Ces derniers n’ont d’yeux attentifs et d’oreilles tout ouïes que pour les mauvais deals, les dilatoires, les missions aux abattoirs, les conflits et les délits. Au lieu de capter, gâter et attirer les cerveaux et les beaux esprits, ces dirigeants détraqués, sorciers, imposteurs et usurpateurs les matraquent, les abattent et les chassent.
Circulant dans les mêmes véhicules blindés, inhalant le même air climatisé, buvant dans les mêmes verres, mangeant dans les mêmes assiettes, faisant la sieste dans les mêmes piscines, ces officiels en démence sont de connivence avec le kidnapping et le banditisme musclé. Ces aliborons au timon des affaires chouchoutent sous leurs jupons moribonds et nauséabonds, leurs frères siamois en mission luciférienne et de bayakou présidentiel pilotés et nourris par Babekyou, Kakout, Kilikou, Chrisla, Gwovan, Ti-Lapli et consort. Pourtant, en des rigoises, matinettes et mitraillettes d’une atrocité démoniaque, ces officiels barbares, cyniques et corrompus toisent, déboisent et ratiboisent la probité, la dignité et la sommité intellectuelle. La matière grise s’enfuie vers des cieux « cléments » en Amérique du Nord et surtout dans la région qui les accueillent dans une belle accolade à la Judas Iscariote.
Ces mauvaises pointures trônées à la primature et à la haute magistrature nomment des artistes Chawa-Pete, ambassadeurs de la culture. Parallèlement, ils ignorent la dimension supérieure de Dany Laferrière. De véritables inférieurs aux « longs doigts supérieurs » qui collent leurs derrières rabòday sur les fauteuils prestigieux avec des adhésifs, mais incapables d’une alliance fraternelle entre les valeurs de l’intérieur et de l’extérieur. Aucune vision dans l’intérêt collectif.
Des tableaux de Picasso non encore rentabilisés
Des souches haïtiennes au sommet du sport mondial, enseignant au sein des meilleures universités au monde, frottant avec de célèbres artistes et scientifiques, s’asseyant au deuxième siège de l’Académie française déjà occupé par les fesses de sagesse de Montesquieu. Les dirigeants éclairés en feraient un tonnerre de bonheur.
Paul Kagame aurait fait des miracles dans le tennis mondial si Naomi Osaka était plutôt de gènes rwandais. A travers les coopérations sportives et les multiples centres de jeu et de loisir qu’il aurait construits par la médiation de cette ambassadrice persuasive, ce président visionnaire qui propulse une mentalité d’autodétermination au sein de toute l’Afrique fixerait des objectifs prodigieux sur des horizons de cinq ans ou de dix ans pour que le prochain numéro un du Tennis mondial provienne de Kigali.
Dans la même veine, Luis Abinader aurait fait de Dany Laferrière un monument, un patrimoine et un motivateur qui charrierait des énergies cognitives, romantiques et poétiques en des vers et des proses pour faire émerger intensément des centaines de jeunes écrivains à la République Dominicaine. Si nos brillants médecins de la trempe de Shella Lominy, Ludovic Labranche, Clotaire Ariste, Julien Sanon et Maude Désir étaient plutôt descendants de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud s’appuierait sur leur expertise en vue de mieux cerner les contours du Coronavirus, du cancer et bien d’autres maladies. L’université haïtienne aurait dû capitaliser sur des professeurs émérites de la trempe de Samuel Pierre et bien d’autres figures haïtiennes respectées et honorées à des universités modernes, à des instituts de recherche et des industries hautement compétitives dans le monde.
Haïti, trop d’étroitesse, de bassesse, de petitesse, de maladresse, d’ivresse, de détresse. Invivable ! Ces dirigeants clowns mentent sans cesse, comme ils respirent ; ils font usages abusifs de statistiques fallacieuses de notre population dans la région, comme si nous étions 43 millions. Quelle inflation ! Ils sortent des calculs de taux d’intérêt de 3 x 7 qui produit on ne sait sous l’effet de quel produit dopant, 27 et demi. Quelle multiplication ! Il faut croire que les cerveaux de ces présidents Ti-komik vacillent en mode zigzag sous la domination alcoolique du barbancourt, du bakara ou du bikoul. Alatraka papa ! Le « bòz » peut faire du buzz.
Nous avons attendu des décennies pour déduire quand un peuple se laisse mener par le nez par des gouvernants incompétents, dépourvus de vision et de leadership, il lui arrive de s’asseoir sur des mines d’or et de diamant pendant qu’il se plaint de ne pas pouvoir manger un « paté kòde ». Men sa ki Ayiti a !
Dans les sociétés prises en otage par des modèles de gouvernance anormale, tel que le PHTKisme, le dirigeant au ressentiment suraigu, au discours ambigu et à l’esprit exigu impose des pyramides catastrophiques et antinomiques aux feelings humains nourris par la recherche de rationalité et de compétitivité. Qu’il soit dans le concert des nations modernes ou coincé dans la trappe de la pauvreté, c’est toujours un grand malheur quand ce sont des pervers qui détiennent les divers boutons sensibles de notre univers.
Le sophisme, le paralogisme et le cataclysme idéologique de sous-estimer le poids de la politique dans les projets publics risquent de chavirer tout navire de l’ère actuelle dans l’oppression, la dépression, la perversion et des successions de dépossessions. Hypothèse confirmée avec Donald Trump d’un côté et l’ingénieur Moïse de l’autre. Haïti a piteusement buté, rebuté et culbuté pendant toute une décennie – sous la domination orageuse et outrageuse d’un pouvoir merdique, sadique et cynique – dans le pire épisode de son existence de nation libre et souveraine.
La dictature stupide du sens dessus dessous, du contresens, du non-sens et du sans-sens nous contraint de caricaturer une pyramide des besoins Haïtiens à la loupe du PHTK, soit une version inversée par rapport au circuit régulier dépeint par le psychologue Américain. En effet, après s’être rassasié dans les besoins prioritaires (Nutrition), les prochains échelons proposés par la théorie du PHTK au citoyen qui rêve de s’émanciper à la société seraient: Corruption – Perversion – Gangstérisation – Décapitation. (Thèse argumentée au prochain article).
La pyramide du PHTK s’arrête au niveau de la décapitation. Cependant, sans une force de contrebalance pour stopper la crise multiforme dans le meilleur délai, nous basculerons indubitablement vers le suicide collectif.
7 février 2021, un vrai faux débat, car un mandat se définit beaucoup plus par son contenu que par sa durée. Ingénieur Moïse, votre contenu est vide, sinon chaotique. Absolument zéro barré. Il faut freiner la bêtise au plus vite !
Point barre !
Carly Dollin
carlydollin@gmail.com