La présidente mauricienne, sous forte pression depuis plusieurs jours, va démissionner après deux ans et demi de mandat, a annoncé son Premier ministre, vendredi. Ameenah Gurib-Fakim est critiquée depuis quelques jours pour avoir effectué des achats personnels sur le dos d’une ONG
Samedi 10 mars 2018 ((rezonodwes.om))– La journée historique de la femme de ce 8 mars aura donc eu un goût amer pour Ameenah Gurib-Fakim, présidente de l Île Maurice et actuellement la seule femme à détenir ce poste sur le continent.
« La présidente de la République m’a confié qu’elle démissionnerait de ses fonctions. Nous sommes tombés d’accord sur la date de son départ, mais nous ne pouvons pas l’annoncer », a déclaré vendredi à la presse à Port-Louis le Premier ministre Pravind Jugnauth. Ce départ interviendra toutefois « peu après les célébrations du 50e anniversaire de l’indépendance », le 12 mars, et avant la rentrée parlementaire, le 27 mars, a-t-il ajouté, expliquant qu’à ses yeux « l’intérêt du pays passe avant tout ».
Tout a commencé il y a quelques jours quand le quotidien mauricien l’Express a publié des documents bancaires démontrant que la présidente avait utilisé à des fins personnelles une carte bancaire qui lui avait été remise par l’ONG Planet Earth Institute. Basée à Londres, cette ONG est financée par le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho, un homme d’affaires controversé qui, depuis 2015, a tenté plusieurs fois d’investir à Maurice, selon l’Express, ce qui avait déjà déclenché des polémiques.
Selon l’Express, la carte avait été fournie à Mme Gurib-Fakim pour faire la promotion d’un programme de bourses. La présidente mauricienne n’a cependant pas utilisé la carte seulement à cette fin, mais aussi pour faire des achats personnels à l’étranger. Le montant de ces dépenses (bijoux, chaussures de marque, etc.), s’élève à au moins 25 000 euros, selon le quotidien. Mme Gurib-Fakim a reconnu les faits, mais a affirmé avoir remboursé l’argent utilisé à titre personnel en mars 2017.
Bien que son titre ne soit qu’honorifique, l’essentiel des pouvoirs exécutifs étant dévolu au gouvernement, c’est un revers pour Ameenah Gurib-Fakim qui était en poste depuis juin 2015.
C’est aussi la première femme de l’histoire du pays à accéder à ce rang, une consécration pour cette scientifique qui n’est arrivée en politique que sur le tard.