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Renald Lubérice, ancien secrétaire général du Conseil des ministres, est l’un des visages les plus marquants et controversés du régime PHTK, d’abord sous Michel Martelly, ensuite sous Jovenel Moïse. Il incarne cette élite politique accusée d’avoir pillé l’État haïtien tout en écrasant la volonté populaire.

En 2015, alors que Martelly, président en exercice, dirigeait sans partage le pays, Lubérice se lança dans la course à la députation dans la circonscription de Belladère sous les couleurs du PHTK. L’argent coulait à flots, les pressions étaient multiples, mais rien n’y fit : le peuple l’a rejeté sans ambiguïté. Il termina quatrième sur huit candidats, avec à peine 900 voix, malgré une tentative signalée de corruption du Conseil Électoral Provisoire pour inverser les résultats. Ironie du sort : les électeurs de Belladère votèrent massivement pour les sénateurs et le président issus du PHTK, mais refusèrent catégoriquement de confier un quelconque mandat à Renald Lubérice. C’est dire combien il était (et reste) discrédité aux yeux de la population.

Mais son humiliation électorale n’a en rien freiné son ascension. Une fois Jovenel Moïse élu, Lubérice voulait devenir ministre des Affaires étrangères, poste prestigieux et lucratif. Devant le refus de certains proches du président, il se rabattit sur la Secrétairerie générale du Conseil des ministres, un poste important qui lui permettait d’assister à toutes les réunions ministérielles. C’est là qu’il a commencé à bâtir son empire financier sur le dos de l’État.

En moins de trois ans, Renald Lubérice est devenu multimillionnaire, sans aucune activité commerciale connue. Des accusations persistantes font état de pressions exercées sur les ministres et directeurs généraux, sommés de verser des sommes d’argent pour conserver leur poste. Il a transformé le Conseil des ministres en guichet personnel, exigeant des “taxes politiques” déguisées pour sa propre fortune.

Lorsque Claudy Gassant, alors DG de l’ULCC (Unité de Lutte Contre la Corruption), tenta d’enquêter sur l’enrichissement inexplicable de Lubérice, ce dernier a utilisé son influence pour forcer sa révocation immédiate. Cela démontre non seulement la mainmise de Renald Lubérice sur les institutions, mais aussi son pouvoir de nuisance au cœur du système.

Il a également poussé à la démission forcée du Premier ministre Jouthe Joseph, imposé des révocations en série de ministres et de directeurs généraux. Dans les faits, Lubérice était le véritable chef de gouvernement de l’ombre, sans légitimité populaire, ni mandat électif.

Aujourd’hui encore, selon Rudy Sanon, Renald Lubérice est l’un des trois plus grands importateurs de fer du pays, un secteur lucratif souvent opaque, et il conserve des relais puissants dans l’administration publique et dans le Conseil Présidentiel de Transition. Sa femme, Esther Antoine, est très influente dans l’appareil d’État. Ensemble, ils forment un clan politico-affairiste, nourri par les fonds publics et engagé dans une stratégie de mainmise sur les rouages du pouvoir.

Belladère l’a vomi, le pouvoir l’a engraissé ! Voilà l’histoire d’un rejeté (Renald Lubérice) devenu intouchable grâce au système.

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