Dimanche 25 août 2019 ((rezonodwes.com))– L’Etat Haïtien se trompe tristement s’il pense qu’il peut éliminer la Car Wash Party qui est une nouvelle forme de Ti-Sourit, Carnaval, Atè Plat, Foam Party, Pool Party, Rara, Zokiki, Wet Contest T-Shirt, etc. Interdisez-la et elle réapparaîtra au galop pour attirer, sans exception, les mêmes organisateurs, les mêmes sponsors, les mêmes DJs et les mêmes foules.

Au lieu de l’interdire, sous prétexte qu’elle est, elle aussi, source d’insécurité, de perdition, de perfidie et d’immoralité, si l’on suit les derniers reportages de la presse, l’Etat devrait plutôt prendre des mesures de prévention pour réduire le taux d’incidents qui s’y produisent, conformément aux articles 41 à 50 de la constitution de 1987 ainsi que des mesures de taxation pour augmenter son assiette fiscale en vertu des articles 66 à 88 de la constitution et des articles 139 et 140 du décret de 2013 portant sur l’organisation et le fonctionnement des collectivités territoriales.

Ordonner aux organisateurs des Car Wash Parties d’obtenir une autorisation écrite sous forme de patente de leur conseil municipal ou de leur CASEC respectif avant même qu’ils socialisent leurs programmes. Les organisateurs paieraient pour l’autorisation et seraient requis de recruter des policiers (pas des agents de sécurité) pour assurer la sécurité de leur établissement à travers des fouilles et des patrouilles routinières. Toute arme trouvée sur n’importe quelle personne sera confisquée et cette personne sera détenue, arrêtée ou refusée accès aux venues en question.

En plus, si l’alcool y serait vendu, les organisateurs devraient appliquer pour obtenir une licence qui leur habiliterait à vendre leur alcool. Une patente, une licence et au moins 3 policiers par Car Wash Party. Les documents d’autorisation seraient affichés à l’entrée des parties ou affixés sur des espaces visibles pour être assujettis à des inspections régulières par l’autorité qui les ont délivrés. Faute par les organisateurs de se conformer aux exigences de cette mesure, ils seraient condamnés à une amende et/ou leur patente et leur licence seraient suspendues temporairement.

En cas de récidivisme, leur facilité serait fermée définitivement sans appel. Ces mesures permettraient à l’Etat de savoir combien, par qui et où ces parties sont organisées et du même coup assurer la sécurité des participants. Elles permettraient, en outre, au gouvernement local de collecter des impôts, pas seulement à travers les livraisons de patentes de fonctionnement et de licences de vente d’alcool, mais aussi sur les revenus que ces parties généreraient.

« Les organisateurs seraient tenus de déclarer leur revenus après chaque party et aussi payer toutes les taxes afférentes pour leur employés (Impôt sur le Revenu, Caisse d’Assistance Sociale, Fond d’Urgence, Contribution aux Fonds de Gestion et de Développement des Collectivités Territoriales, Office National d’Assurance-Vieillesse Taxe sur la Masse Salariale, etc.).  » Ces mesures ne s’appliqueraient pas seulement aux parties de Car Wash, mais aussi à toute activité axée sur les loisirs ou toute activité promouvant la musique, la danse et la consommation d’alcool.

L’Etat réitérerait avec véhémence que le port d’armes, même par des policiers hors mission, dans toute activité qui s’organise en plein air, où l’alcool est consommé et où la musique est impliquée, est strictement interdit. Les policiers qui assureraient la sécurité et les organisateurs de ces parties seraient tenus de rapporter au gouvernement tout incident qui y serait survenu. « Le policier ou l’organisateur qui ne rapporterait pas un incident survenu durant un Car Wash Party serait puni d’une amende. »

L’Etat n’arrivera pas à corriger les comportements de la population, question de n’être pas accusé de violation de la liberté d’expression, de liberté travail, de liberté de réunion et d’association et de liberté de la conscience des citoyens en vertu des articles 24 à 40 de la constitution en vigueur. Toutefois, il peut réglementer les activités mondaines qui sont organisées à travers le pays.  Au lieu de se lancer dans une lutte à laquelle il échoue à priori, mieux lui serait-il d’intervenir avec ses instruments de taxation pour collecter sa part des revenus générés par les Car Wash Parties.

Il devrait aussi former des équipes de chien de garde qui s »assureraient que les organisateurs des parties reçoivent pleine autorisation et que leur autorisation soit active, légale et en bonne et due forme. L’interdiction de Car Wash Party en Haïti est preuve que l’Etat n’est pas en mesure d’assurer la sécurité de ses citoyens et qu’il est un illettré en matière de fiscalité, de taxation et de budgétisation. L’Etat se déresponsabilise au lieu d’accompagner la population qui crève de besoins de leadership, de civisme financier et de discipline fiscale.

Dr. Bobb Rousseau RJJF
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