Je ne supporte plus l’opposition à cause de sa vision de tunnel
Samedi 27 juillet 2019 ((rezonodwes.com))– Depuis plus de six mois, je me demande perpétuellement pourquoi Jovenel est encore au pouvoir ? La réponse est que Jovenel est encore au pouvoir, non parce qu’il est supporté par Washington, l’OEA et la bourgeoisie, mais parce que l’opposition est faible, égoïste, incohérente et même presqu’inexistante.
N’était-ce la résistance assidue des quatre parlementaires à la formation d’un nouveau gouvernement, l’opposition serait aujourd’hui sans souffle, sans vie, sans relevance.
L’opposition part en guerre avec un objectif, mais sans stratégies pour atteindre cet objectif. Il est nécessaire que ses leaders repositionnent de nouveaux pions sur leur échiquier pour redessiner de nouvelles stratégies afin de mettre le PHTK tout entier en mat.
L’opposition est si concentrée sur le départ de Jovenel qu’elle ne voit pas que le dialogue est le seul moyen pour aboutir à une cohabitation des forces politiques du pays et pour arriver à une alternance de pouvoir. Elle est convaincue qu’elle peut à elle seule redresser la barre ; une barre pliée à cause de sa volonté d’admettre que dans cette lutte « nous sommes tous coupables ». Elle ne voit, n’entend, ne considère aucune autre alternative que celle qu’elle a initiée depuis 2011 et avec laquelle, jusqu’ici, elle n’essuie qu’échecs, défaites, et déceptions—et pour cela, je ne la supporte plus.
Je ne crois plus en l’opposition, car elle continue à utiliser leur même stratégie en espérant les résultats escomptés. Je ne crois plus en ces leaders dont le palmarès est nul, Je ne crois plus en ces leaders, qui selon moi, sont des faux-semblants, des opportunistes, des paresseux, des corrompus à leur propre niveau. Je ne crois plus en eux, car ils sont des têtus qui n’ont aucun plan pour construire l’économie, l’administration et la conscience nationale. Ma patience a atteint ses limites ; les joueurs d’une équipe qui ne gagne pas doivent être changés.
La stratégie inutile de l’opposition n’est que des munitions permettant au PHTK de ridiculiser la population, augmenter les faiblesses économiques, violer les droits fondamentaux du citoyen et encourager l’international à venir s’interférer dans nos affaires, et dans le processus, affaiblir le fonctionnement de nos institutions. L’opposition manque de leadership; ce qui se traduit par son incapacité à pressurer M. Martelly pour organiser les élections législatives, municipales et indirectes aux temps fixés par la constitution.
L’opposition manque de cohérence et d’esprit d’organisation si bien qu’elle n’a pas empêché Jovenel à remporter les élections deux fois et jusqu’à présent, elle ne peut pas se réunir autour d’un leader visionnaire, efficient, transformatif et adaptif. Pour plus de sept ans, elle n’a rien conclu et n’a affiché aucun résultat pour le pays ou contre le mouvement salope de PHTK. Elle n’a pas joué de poids et de contrepoids entre le gouvernement et le peuple pour s’opposer au relâchement et pour s’informer sur la véritable mission des sept étrangers dont la visite en Haïti a alarmé toute la population.
Je ne supporte plus l’opposition, car elle ne supporte pas une stratégie de mobilisation et d’engagement communautaire pour se débarrasser du PHTK une fois pour toutes ; c’est pour cela que depuis le 18 Novembre dernier, elle ne peut même pas réunir 1000 personnes pour une manif tant sponsorisée et titrée par la branche de la presse qu’elle contrôle.
Au lieu de s’unir pour parler d’une seule voix, elle blâme Washington, l’OEA et la bourgeoisie, citant qu’ils sont les principaux obstacles à leur lutte pour faire partir Jovenel. Le départ de Jovenel, selon moi, devrait être un moyen, pas une fin, car l’opposition n’a aucun leader pour prendre la relève. Si elle était si populaire, elle aurait gagné assez de chaises au parlement et s’aurait recruté tant de partisans pour réussir.
L’opposition a besoin de sang neuf de leaders sérieux pour la réorienter et la muscler pour qu’elle puisse accomplir ce que le peuple veule qu’elle accomplisse ; donner aux Haïtiens une Haïti basée sur la justice sociale et sur le respect des droits fondamentaux du citoyen.
Tant que ces leaders ne se retirent pas ou ne se mettent pas en accord pour marcher côte à côte ou épaule contre épaule autour d’un même objectif et à travers de stratégies mesurables et quantifiables, Jovenel ne se retirera pas ; et voilà le peuple gémissant dans la misère, dans l’insécurité, voilà le gouvernement violant les droits fondamentaux du peuple et viola le feu procès petro caribe s’éteindre sous nos yeux.
Bobb RJJF Rousseau, PhD
Public Policy and Administration
Diaspora Universite The Blog of Bobb RJJF Rousseau