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Par Rhodner J. Orisma

Dimanche 31 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–

Samedi 30 janvier 2021 aux environs de 14h45, un jeune homme d’une trentaine d’années dont Jeff le prénom a reçu deux cartouches au carrefour des rues Caroline et Christ Roi. Les deux projectiles l’ont atteint sur son côté droit, l’un au ventre et l’autre à la fesse. Le sang commencait à couler à travers le maillot Polo jaune qu’il portait. N’etant pas mort, Jeff a été transporté d’urgence par un véhicule pick up de police qui passait dans le coin 15 minutes après le drame.

Les riverains ont rapporté que 4 cartouches ont été tirées par quelqu’un à bord d’un véhicule non identifié. Il leur semble que le tireur a tiré à hauteur d’homme, et en plus il a visé l’éventuelle victime. Ce dernier incident nous rappelle tant d’autres dans le pays, comme des milliers de cas d’assassinats ou d’homicides observés de 2012 à ce début de 2021.

Jour après jour, le climat de sécurité devient plus précaire. Tout le monde peut être tué et les criminels peuvent circuler sans rien à craindre. La sécurité publique, comme premier bien que l Etat doit produire n’est pas assurée et que vaut alors cet Etat dans ce contexte. Dans un tel climat, les activités politiques et socioéconomiques ne sont pas garanties.

Un calendrier électoral est en cours. Le pays ne peut organiser des élections avec la violence des rues qui augmentent, des enlèvements ou des kidnappings, des assassinats quotidiens, etc. La grande inquiétude des résidents de la zone métropolitaine c’est que ces actes ne sont pas isolés, ils sont bien orchestrés à des fins politiques en vue de maintenir le pays dans le chaos, d’intimider la population ou de permettre à certains secteurs politiques de conserver le pouvoir.

L’Etat détient quatre pouvoirs dont le pouvoir en soi, l’économie, la force et la communication. Ce qui lui permet d’avoir le contrôle nécessaire sur la société civile et les autres entités du pays. C’est ce qui détermine son rôle et sa raison d’être dans le pays. Il doit en mesure d’instruire les forces de l’ordre en vue de répondre en dehors de la politique, au besoin de sécurité des citoyens.

Cette tendance étant non garanties, depuis 2012, un taux de plus de 10 cas d’homicide sur 100,000 personnes est enregistré. Pour la seule  période allant de janvier 2017 à novembre 2018, au moins 1,427 cas d’homicide sont comptés.

Cependant, il est connu de tous que l’Etat politise la Police Nationale d’Haiti (PNH) à des fins de propagandes, lesquelles engendrent des interventions policières sélectives. Ainsi, les forces de l’ordre  ne s’étaient pas intervenues lors du massacre de La Saline  par exemple qui a fait au moins 54 morts et 2 disparus en novembre 2018. Une police s’adonnant à des interventions sélectives n’est plus professionnelle mais plutôt criminelle ou participe au maitien de l’insécurité.

Quand l’école et les hôpitaux sont fermés, quand les zones commerciales sont vandalisés lors des manifestations revendicatives, il est question de l’Etat qui ne fait rien de concret pour resoudre les besoins primaires et apaiser socialement les tensions.

Les réactions de la population pour se créer un Etat de droit ou défendre ses droits inaliénables à la vie c’est tout normal. Faire appliquer le développement durable devient son objectif primordial. Des politiciens très mal formés ou éduqués à peine en politique veulent toujours  conquérir le pouvoir en Haiti. Cependant, ils n’ont aucun sens de gouvernance et de compromis pour la planification urbaine et le développement durable mondialement en cours. A quand une meilleure gouvernance ou ces compromis?

Le peuple haitien ne demande pas trop. Les haitiens ne veulent au moins que de la sécurite, de l’eau potable, de la nourriture, du logement, de l’éducation et de la santé. Sinon, ils sont toujours prêts à combattre toute forme d’impostures.

C’est dans ces perspectives, a-t-on appris, que s’inscrivent encore les activités, les revendications et les manifestations  politiques qui sont programmées pour le dimanche 31 janvier 2021 jusqu’à  la deuxième semaine de février 2021. Elections, transitions ou autres,  doit être trouvée une alternative viable et fiable pour le bien-être du peuple.

Rhodner J. Orisma