Samedi 30 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–
Près de 600 personnes sont mortes et 1200 ont été kidnappées en Haïti en 2020, a révélé aujourd’hui l’Action internationale pour les droits de l’homme (AIDH), qui a qualifié la situation de chaotique et alarmante.
Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme, l’organisation a fait le point sur l’insécurité généralisée qui sévit dans le pays, avec l’augmentation des meurtres, des morts violentes et des enlèvements l’année dernière.
Son coordinateur, Reginald Atus, a précisé que la violence armée a coûté la vie à 570 personnes, dont 480 par balles, tout en enregistrant 1 200 cas d’enlèvements dans le pays, des chiffres alarmants, a-t-il déclaré.
Le plus inquiétant, selon l’AIDH, est le laxisme du gouvernement face au phénomène des enlèvements. «Et ce qui est pire, de nombreuses voix continuent de se lever pour dénoncer ce fléau et exiger que les autorités compétentes assument leur responsabilité. Il semble que rien n’a été fait », a-t-il ajouté.
Dans ses recommandations, l’organisation propose de rétablir l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national, d’évaluer les policiers et de poursuivre les coupables de violations des droits de l’homme.
Il exhorte également le gouvernement à lutter contre la détention préventive arbitraire et prolongée, entre autres maux.
Une étude récente du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti a indiqué qu’au moins 133 personnes sont mortes et 551 ont été blessées lors des manifestations qui ont secoué Haïti de juillet 2018 à décembre 2019.
Le document attribue près de la moitié des décès à l’intervention des forces de l’ordre, alors que les gangs sont responsables d’environ 380 blessés, relate le texte qui a également identifié environ 700 cas de violations des droits de l’homme et autres abus contre des manifestants.
Ce mois-ci également, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme a dénoncé l’augmentation vertigineuse de la criminalité en 2020, en plus du démantèlement de l’organe juridico-institutionnel et des violations constantes des droits de l’homme.
Ces enquêtes viennent à la lumière alors qu’Haïti est au bord de l’approfondissement d’une crise politique, avec une opposition qui estime la fin du mandat présidentiel le 7 février, tandis que le chef de l’Etat, Jovenel Moïse, a assuré qu’il poursuivra dans votre position.
Dès dimanche prochain, des mobilisations sont programmées pour forcer le départ du président.
Source : http://www.elpais.cr/2021/01/29/califican-de-alarmante-situacion-de-derechos-humanos-en-haiti/