
Période cruciale de turbulences économiques et sociales intenses pour les
régimes politiques en déconfiture, la réouverture des classes se vit toujours péniblement
par les présidents et les officiels incapables d’accomplir la noble mission de
mobiliser les institutions publiques au profit du bien-être collectif.
Vendredi 6 septembre 2019 ((rezonodwes.com))– Vive les vacances ! trinqueraient les chefs dépourvus de leadership, sans autorité, sans vision, sans agenda ; car les douleurs d’estomac du peuple, ses exigences à combler les besoins physiologiques, scolaires, sanitaires et en énergie électrique sont, dans une large mesure, en hibernation.
Deux mois de paix « factice », de soulagement, de pause et de
calme hors du ring et du dojo marqués par des uppercuts, des crochets, des
apchaggis et des katas impitoyables à tracer par les vives tensions sociales de
la rue sur les adversaires officiels. Les vacances étant alimentées par des
distractions, carwash party, Ti-Sourit, tournois de football, jeux de dominos
et de cartes à longueur de journée, les contraintes économiques et sociales étaient
à l’état latent.
Et voilà que la recréation de deux mois a pris fin. L’addition des exigences microéconomiques populaires, se soldant à une masse de besoins gigantesque, donne la grosse tête aux autorités irresponsables. Plus de onze (11) millions d’âmes en activité, à l’aube et au coucher du soleil, à traverser toutes les artères piégées, à la recherche de vies dans la Cité, cela fait un monstre, un Titanic, un défi géant. Du train que ça va, cette mission à accomplir par les forces de l’ordre et les institutions multisectorielles qui doivent assurer la sécurité, la fluidité et la mobilité dans le système, est quasiment impossible.
En effet, les bandits notoires lourdement armés, sans foi ni loi, autrefois à la solde des institutions officielles et aujourd’hui révoltés face à leurs traîtres maîtres, squattérisent la rue, les corridors, les bidonvilles, la Capitale, les provinces. Cagoulés ou à visage découvert, ils intimident les passants, ils dégainent en série et en parallèle, ils violent les filles, tuent les jeunes, kidnappent les commerçants et détournent des camions de marchandises. Sous l’effet de produits déviants en provenance officielle, on déduit qu’aucun brin de conscience n’anime ces êtres transformés en des bêtes et des machines à exterminer et à exécuter des missions démoniaques. Eux aussi, ils ont femmes et enfants à envoyer à l’école ; donc leurs contraintes économiques et sociales vont également s’accroître. Cela va chauffer !
Une réouverture de classe teintée de pressions et d’expressions fâcheuses, d’offenses, de crises économiques aiguës avec un taux d’inflation proche de 20%, un taux de change proche de 100 gourdes pour un dollar, des déficits budgétaires énormes, des gaspillages spectaculaires des fonds publics qui enrichissent des poches parlementaires, cela va exploser.
Vont s’amplifier, les mendicités à outrance au quotidien, de manière souple et agressive, pour préparer les boîtes à lunch, coudre les uniformes, se procurer les chaussures, livres, cahiers, valises, fournitures scolaires, pour s’acquitter des arriérés des frais scolaires de l’année dernière, payer les frais d’entrée de l’année en cours, assurer le transport des parents et des enfants. Pas moyen à ce régime de survivre au-delà de septembre ; l’espérance de vie de cette présidence en référence à la date d’aujourd’hui est donc de quelques jours.
Une malédiction est tombée sur cette régime cupide, les eaux sont polluées,
l’environnement de la présidence est empoisonné, les caméléons politiques laissent
le navire en turbulence, les parachutes sont déjà activées, les signes vitaux
de cette mort prématurée sont tangibles. Ouf ! Il se pointe à l’horizon
des frustrations, des inquiétudes et des menaces crédibles qui vont accélérer
le réveil du Petrochallenge. Ça va chauffer !
Le président serait-il
encore vivant, au siège bourré du palais national ?
Des mois de vacance dans le mutisme, la cécité, la surdité, la microphobie,
la téléphobie et la pétrophobie, la présidence maculée se conforte dans une
inexistence et une léthargie spectaculaires. Certains afficheraient un scepticisme
fondé par rapport à l’état de santé, voire l’existence d’un président, initialement
entêté dans des arrogances et des mensonges multicolores et versé soudain dans
une timidité maladive. L’expert des plantations de bananes brille de mille feux
dans une absence remarquable et un silence sépulcral dans les dossiers
stratégiques de la nation. Dans les vagues d’exils forcés vers le Chili et le
Brésil, le président aurait-il également un plan pour aller se réfugier en
Amérique Latine, en quête d’un mieux-être politique et économique ?
N’étaient les actions d’éclat dans les cérémonies d’investiture d’une
certaine Force Armée sans même un coco macaque, du renouvellement du chef de la
PNH et de la reconduction du Conseil de la Banque Centrale, tous des a.i, les
doutes de la population se seraient convertis en une triste réalité d’un
président étourdi dans un coma irréversible.
Dans ce contexte de frustrations, de crispations, de baril de poudre en
phase d’explosion et de bombe à retardement, seul un miracle échapperait la
présidence de ce déluge et ce séisme quasiment transformé en tsunami. Lorsqu’on
sait que les miracles divins ne sourient pas aux bourreaux, aux mains trempées
dans les crimes financiers, les connivences avec des bandits, les désordres et
les corruptions, on est alors certain qu’il ne manque que quelques jours à la
présidence pour montrer les signes vitaux d’un trépas imminent.
Le miracle de délivrance et de meilleures conditions de vies des peuples
meurtris n’est pas le fruit du diable, mais de Dieu. En témoigne la libération
du peuple d’Israël emmené par le bon Moïse, pour s’échapper des griffes
criminelles séculaires de la dynastie des Pharaons. Le Seigneur ne s’aligne pas
du côté des méchants. Il leur laisse suffisamment de temps, dans leur libre
arbitre, pour faire des introspections et des analyses rétrospectives, pour
entrer dans la profondeur de leur conscience et faire leur mea-culpa dans leurs
pratiques démoniaques. Le cas échéant, le méchant est pardonné et bénéficie de
circonstance atténuante ; sinon, il sera englouti par l’eau ou par le feu.
A la question de savoir si ce président pourrait assurer une certaine cohésion
sociale et la paix pour donner de l’espoir et regagner la confiance de la
nation ; la réponse est : absolument NON. Dans ce bassin de crises
multiformes, de méfiance généralisée et de la perte totale d’un leadership
précaire, aucune chance ne sera octroyée au soldat Jomo pour survivre au
lendemain de la réouverture des classes.
A ce stade, ce ne sont plus les mercenaires qui vont récidiver ; les
faux-amis de l’international ne pourront tenir mordicus pour servir de
« choc absorber » et de coussin de sécurité pour redorer le blason
d’une présidence nulle, dépourvue d’image, de force, de parole, d’écriture,
d’écoute, de vue. Ces acteurs, suivant leurs agendas pour défendre leurs
intérêts mesquins, peuvent vous sauver à un moment « t » donné ;
mais ils ne vont pas être des éternels messies et des sacrifiés pour accomplir
des missions en enfer au profit d’officiels effondrés dans la cupidité et
l’avarice politique. Véritables maîtres du jeu de la corruption, rares sont en
fait les acteurs cupides de l’International qui laissent la moindre trace de
leurs actions illicites lumineuses dans l’opacité.
L’adage « Un temps au chasseur, un temps au gibier » s’adapte
bien au contexte actuel. Le test dichotomique « Do or Die » soumis à
la présidence se réduit à un choix unique qui se résume au « Die ».
La présidence a en main double 6, double, 5, double 4 ; elle est coincée
dans un échec et mat imminent. Fin des tergiversations, des manœuvres de
diversion et des stratégies de procrastination. Aucune force, aucune stratégie
loyale ou déloyale ne peut accorder une bouffée d’oxygène supplémentaire à
cette vilaine équipe politique. A l’élite intellectuelle, économique et sociale
du pays de s’organiser politiquement pour détrôner le mauvais Moïse et mener ce
peuple courageux à la terre promise.
Carly Dollin
carlydollin@gmail.com