Autrefois perçu comme un professionnel prometteur, un avocat habile et un homme d’affaires ambitieux, Jean Henry Céant rêvait d’entrer dans l’histoire comme un dirigeant capable de transformer Haïti. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un nom associé à la corruption, aux sanctions internationales et à la méfiance d’un peuple qui ne lui a jamais fait confiance.
L’ancien Premier ministre, battu à deux reprises lors des présidentielles, avait pourtant cru que son heure viendrait. Mais au lieu de convaincre, il a accumulé les revers. Les accusations de détournement de fonds publics, notamment un million de dollars américains liés à l’ONA, l’ont marqué au fer rouge. Ces faits, révélés par l’ULCC, l’ont exposé comme un homme qui, au lieu de bâtir, aurait choisi de profiter du système.
Le coup le plus dur est venu de l’extérieur : les gouvernements du Canada et des États-Unis l’ont placé sur la liste noire des personnalités sanctionnées. Gel des avoirs, fermeture de comptes, isolement diplomatique : tout ce qu’il avait construit s’est effondré en quelques semaines. L’homme qui voulait représenter Haïti à l’international est devenu persona non grata.
Ce qui fait le plus mal, c’est sans doute son rejet par le peuple haïtien. Ni son statut d’avocat, ni ses ambitions politiques, ni ses alliances stratégiques ne lui ont permis de gagner la confiance de la majorité. Ses défaites électorales résonnent aujourd’hui comme des avertissements qu’il n’a jamais su entendre.
À 68 ans, Céant se retrouve seul face à une réputation brisée. Il ne peut plus se cacher derrière ses mots ni accuser ses adversaires. Les faits sont là, accablants. L’histoire retiendra moins ses discours que les soupçons, moins ses ambitions que ses échecs.
Jean Henry Céant voulait être un symbole d’espoir pour Haïti. Il est devenu, malgré lui, un symbole d’échec et de désillusion. Et c’est peut-être cela, la plus grande tragédie de sa vie.
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