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Dans un contexte national où la confiance envers les institutions demeure fragile, une lettre ouverte publiée le 9 juillet 2025 par le journaliste Guerrier Henri vient raviver le débat sur la transparence financière au sein même des organisations de défense des droits humains. L’interpellation s’adresse directement à la plateforme Ensemble Contre la Corruption (ECC) et soulève de sérieuses préoccupations concernant les sources de financement du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), l’un des membres fondateurs de l’ECC.

Au cœur de cette controverse, des fonds que le RNDDH aurait perçus de plusieurs institutions publiques haïtiennes, notamment l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA), le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD)et l’Autorité Portuaire Nationale (APN). Ce qui inquiète particulièrement, c’est que certaines de ces institutions sont elles-mêmes souvent éclaboussées par des accusations de mauvaise gestion, voire de corruption.

Selon Guerrier Henri, seule la contribution du BMPAD a été rendue publique. Les montants provenant de l’ONA et de l’APN, en revanche, restent dans l’ombre, alimentant ainsi des soupçons de collusion et d’opacité. Une situation jugée d’autant plus problématique que le RNDDH se présente comme un pilier de la transparence et de la justice sociale en Haïti.

Le journaliste critique vertement l’absence d’enquête ou d’audit financier indépendant sur les fonds en question. Pour lui, cette carence fragilise la crédibilité du RNDDH et pose la question de sa réelle impartialité. Il évoque “un risque très élevé de collusion” et estime que cette affaire pourrait porter atteinte à l’image de tout le mouvement anti-corruption, dont l’ECC se veut pourtant le fer de lance.

Dans sa lettre, Guerrier Henri appelle l’ECC à agir rapidement et avec rigueur en demandant notamment :

-La publication des montants exacts versés au RNDDH par l’ONA, le BMPAD, l’APN, et tout autre bailleur public ou privé.

-La clarification des modalités d’attribution et d’utilisation de ces fonds.

-L’évaluation des mécanismes de contrôle et de reddition de comptes en place.

-Une cartographie complète des réseaux de financement nationaux et internationaux du RNDDH.

Il exhorte la plateforme à initier une enquête indépendante, menée par des experts extérieurs, dont les conclusions devraient être entièrement rendues publiques afin de rétablir la confiance du public.

Cette lettre place l’ECC face à un test crucial de crédibilité. La manière dont la plateforme répondra à cet appel à la transparence sera déterminante non seulement pour l’avenir du RNDDH, mais aussi pour l’ensemble du secteur des droits humains et de la lutte contre la corruption en Haïti.

Dans un pays où l’opacité nourrit la défiance citoyenne, cette interpellation sonne comme un rappel fort : la transparence ne peut être à géométrie variable, surtout pour ceux qui prétendent défendre la justice et la vérité.

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