La crise politique haïtienne s’enlise un peu plus. Le Conseil des ministres, prévu ce lundi à 11h à la Villa d’Accueil, est aujourd’hui dans une impasse. Au cœur des tensions : l’adoption du décret de mise en application du nouveau code pénal et une guerre d’influence autour de la nomination de plusieurs directeurs généraux.
Selon nos informations, une réunion de dernière minute est convoquée à 10h, une heure avant l’horaire prévu du Conseil, dans l’espoir de parvenir à un consensus entre les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT). Mais les lignes semblent figées.
Quatre Conseillers-Présidents: Louis Gérald Gilles, Laurent Saint-Cyr, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin conditionnent la tenue du Conseil à la ratification de nouvelles nominations à des postes clés de l’administration publique. Parmi les personnes pressenties : Herns Mesamour au BMPAD, Péguy Jean à l’ULCC, Vladimir Paraison à la tête de la PNH, Daryl Baltazhar au SNGRS, ainsi qu’un nouveau directeur général à l’AGD.
Cependant, le président du CPT, Fritz Jean, campe sur sa position. Il a récemment déclaré publiquement qu’« il n’y aura pas de Conseil des ministres pour nommer des directeurs généraux incompétents ».
La proposition de nommer Péguy Jean à la tête de l’ULCC, en remplacement de Me Hans Joseph, suscite une vive controverse. Ce choix est défendu par Louis Gérald Gilles, malgré l’opposition de plusieurs autres conseillers qui dénoncent un règlement de comptes politique. Selon certaines sources, Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire reprocheraient à Me Hans Joseph de ne pas avoir enterré le dossier de la BNC. Ils chercheraient aujourd’hui à l’écarter, en dépit des résultats jugés exemplaires qu’il a obtenus à la tête de l’institution de lutte contre la corruption.
Le blocage est donc total. D’un côté, sans l’approbation de Fritz Jean, aucun changement à la direction générale ne pourra être entériné. De l’autre, sans l’aval des quatre conseillers, aucun Conseil des ministres ne pourra se tenir. Le CPT se retrouve ainsi paralysé, à un moment où des décisions cruciales sont attendues.
Face à cette situation préoccupante, la CARICOM a déjà entamé des consultations discrètes avec plusieurs acteurs politiques haïtiens pour anticiper l’après-CPT, un signal clair que la communauté régionale doute de la capacité actuelle du Conseil présidentiel à gouverner efficacement.
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