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À l’heure où l’État haïtien tente de survivre à une crise multidimensionnelle, les choix budgétaires suscitent de vives indignations. Le journaliste Robenson Geffrard, de la Radio Magik9, a récemment dénoncé un contraste choquant sur son compte X :  3,4 milliards de gourdes sont alloués aux salaires de près de 4 000 employés d’un Parlement… sans élus, tandis que l’Université d’État d’Haïti (UEH), pilier de la formation académique du pays, ne dispose que de 2,2 milliards de gourdes dans le budget de guerre 2024-2025.

« Une question de choix et de vision », écrit-il, pointant du doigt un déséquilibre flagrant entre l’investissement dans les institutions républicaines actives et celles devenues symboliquement vides.

Malgré l’absence de députés et de sénateurs depuis plusieurs années, les structures parlementaires continuent de fonctionner… du moins administrativement. Le personnel y reste en poste, les salaires sont versés, les charges maintenues. Le coût ? 3,4 milliards de gourdes, soit plus que le budget accordé à l’ensemble de l’UEH pour une année.

Dans une autre publication acérée, Geffrard s’interroge également sur la surprenante cohésion du Conseil présidentiel de transition (CPT), une entité mise en place pour faciliter la sortie de crise. Alors que de nombreuses voix prédisaient des affrontements entre les neufs membres issus de divers secteurs, c’est une harmonie “anormalement” parfaite qui semble régner.

« Il est étonnant de constater cette singulière stabilité au sein du Conseil présidentiel. Les neuf membres du CPT sont solidaires, se soutiennent. Personne ne dénonce personne. Les conseillers présidentiels s’entendent anormalement bien », souligne le journaliste, avec un ton manifestement ironique.

Parmi les membres du CPT, trois figures font l’objet d’inculpations dans le scandale des 100 millions de gourdes détournées à la Banque nationale de crédit (BNC) : Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin. Pourtant, aucune mise à l’écart, aucun mea culpa public, aucune action concrète du Conseil pour se désolidariser de ces accusations.

« Les conseillers jouissent de la connivence au sein de cette confrérie, où les secrets de chacun sont jalousement gardés. Konpliman mesye dam ! », ironise à nouveau Geffrard, soulignant le climat d’impunité et de silence qui enveloppe la haute sphère politique actuelle.

Dans un pays ravagé par l’insécurité, la pauvreté et la fuite massive de sa jeunesse, ce genre de révélations soulève de sérieuses questions sur la gouvernance, la transparence et les choix budgétaires de l’État. Alors que l’Université d’État, pourtant moteur de l’espoir pour des milliers d’étudiants, peine à joindre les deux bouts, des institutions en déclin voire obsolètes continuent d’engloutir des milliards.

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