Le régime de Jovenel Moïse envoie croupir dans les prisons plusieurs militants politiques subissant des sévices corporels. Jeudi, la délégation conduite par des signataires de l’Alternative consensuelle pour la refondation de la Nation voulait s’enquérir des motifs d’arrestation et des conditions de détention des militants politiques écroués au commissariat de Port-au-Prince, de Pétion-Ville et de Delmas.

Port-au-Princd, jeudi 28 novembre 2019 ((rezonodwes.com))–Les militants qui accompagnaient des élus et des dirigeants de l’opposition ont été interdits de pénétrer au commissariat de Port-au-Prince. Depuis l’entrée, les policiers, suivant les instructions du commissaire principal Joël Casséus, ont réprimé les premières vagues de militants tout en autorisant les élus à s’introduire dans les cellules par groupe limité.

‘’Nous venons nous renseigner sur les conditions de détention des prévenus politiques. 23 des 24 militants nous ont informés qu’ils ont été victimes de sévices corporels de la part des agents de l’ordre. C’est révoltant, nous exigeons une enquête célère. Certains bénéficiant d’une décision de justice favorable croupissent encore dans les geôles’’, a craché Nènèl Cassy, sénateur des Nippes à sa sortie d’une cellule.

Des témoignages glaçants

À l’occasion de la tournée des élus Youri Latortue, Évalière Beauplan, Nènèl Cassy, Saurel Jaccinthe, Ricard Pierre, Jean Robert Bossé, Raynald Éxantus escortés de dirigeants du secteur démocratique dont André Michel, Daril Baltazar, Marjorie Michel, Serge Jean Louis dans les espaces carcéraux, des personnes emprisonnées ont témoigné des traitements atroces subis dans leurs cachots. Un jeune militant, derrière les barreaux, a révélé certaines brutalités policières endurées pour ses convictions politiques.

’Cela fait plus de deux mois depuis que je suis ici. Les conditions de détention sont déplorables. Avant-hier, des policiers nous ont sauvagement bastonnés parce que nous avons exprimé nos convictions politiques’’, a confié un jeune militant, profitant discrètement des caméras et des micros de journalistes.

Au commissariat de Pétion-Ville, 2 militants en dépit des décisions de justice favorables, continuent de voir prolongé leur séjour en prison, a rapporté Youri Latortue. L’élu de l’Artibonite promet d’augmenter la pression pour accélérer le processus d’élargissement.

À Delmas, une odeur répugnante a accueilli les invités. Les cellules apparemment bondées ont choqué les membres de l’opposition. L’élu du Nord ’Ouest, Évalière Beauplan envisage d’entamer les suivis judiciaires pour permettre aux 3 interpellés dans les mobilisations anti-Jovenel Moise de recouvrer leur liberté.

Hervé Noel
vevenoel@gmail.com