En dépit du désistement de 2 membres, l’Exécutif n’a pas abdiqué. La commission de facilitation du dialogue national inter-haïtien a été mobilisée, avec du scepticisme, les 5 membres installés sont attendus au tournant
Port-au-Prince, mardi 26 février 2019 ((rezonodwes.com))–Au Palais national, ce lundi, seulement 5 des 7 membres initialement choisis s’étaient présentés pour recevoir leur ampliation et consacrer le début d’une entreprise relevée, celle de réunir autour d’une même table figures politiques divergentes, acteurs de la société civile organisée antagoniques. L’objectif visé dans cette démarche, faciliter un dénouement à la crise sociopolitique par l’entente et le dialogue, a lancé le Chef de l’État. ’’L’heure est au dialogue entre haïtiens. Je suis prêt à discuter de tout sujet, a martelé Jovenel Moise, néanmoins sans remettre en question son mandat de 5 ans, le nœud gordien.
Après une période de grandes turbulences sociopolitiques marquées par des soulèvements populaires et des tensions sociales, le locataire du Palais national s’est résolu à s’engager dans la voie du dialogue pour sauver son mandat. Au terme de vive polémique née par des désaccords sur le terme de référence, 5 membres de la commission de facilitation rentrent en scène. Marie Carmelle Mentor, Kettly Julien, Carlo Joseph, Dorothie Sénatus, et Marie Sylvie Cameau auront la lourde mission d’aplanir le terrain précédant aux discussions, pouvait-on lire dans une note modifiée.
Malgré des doutes émis sur des profils choisis pour mettre en branle le processus, le Chef de l’État, Jovenel Moise, dans son opiniâtreté, décide d’avancer vers le mur. Pour le directeur exécutif du Réseau national de Défense des Droits humains, l’opération est foirée dès le départ. ‘’ Si l’Exécutif voudrait résoudre la crise, il devait d’abord s’entendre sur les personnalités devant composer la commission. Ensuite, s’imposaient la définition du mandat, des termes de références, de la mission des émissaires’’, de l’avis de Pierre Espérance.
Une note
de la Présidence consacrant à la commission les prérogatives de conduire les
débats vers la mise en place d’un gouvernement inclusif, un arrêté sans la
signature du Premier ministre, Jean Henry Céant forment la pomme de discorde au
niveau du secteur des droits humains. ‘’ Le flou entourant le rôle, la
mission des commissaires et le non aval du Chef du gouvernement, Jean Henry
Céant dans le document fragilisent la crédibilité de l’initiative, analyse Pierre
Espérance.
Edentée, la commission de facilitation du dialogue inter-haïtien initiée par le Président Moise se retrouve déjà décriée. Deux des sept membres de la structure manquaient à l’appel. Charles Suffrard et Rudolf Dérose ont décliné l’invitation de l’Exécutif. Des mauvais augures pour le Premier mandataire de la nation encore ‘’mal parti’’ ?
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com