par Garry Muzeau
Jeudi 14 décembre 2017 ((rezonodwes.com))– Il est bruit que pour arracher au Parlement le vote de confiance en faveur de son favori, le docteur Jack Guy Lafontant, le Président de la République a dû faire des compromis qui, dix mois après son investiture, constituent encore son talon d’Achille. C’est peut-être ce qui explique que ce cabinet soit toujours en vie.
Si l’on s’en tient à la promesse électorale, la formule terre, soleil, eau et homme devait déboucher à court terme sur l’espérance d’un mieux-être collectif à condition que tous les musiciens de l’orchestre gouvernementale soient en symbiose. Or non seulement les fruits jusqu’à présent récoltés n’ont pas tenu la promesse des fleurs, mais aucune consigne visible ne semble propulser l’action gouvernementale dans son intégralité vers des lendemains prometteurs.
Des actions ont été entreprises, les unes plus ou moins significatives que les autres, juste pour admettre que le gouvernement n’est pas resté les bras croises, cependant les secteurs où des interventions ponctuelles, par leur éclat, le gouvernement aurait pu bénéficier d’un satisfecit général ont été laissés en pan, Par manque de vision ou par des choix orientés, le tourisme par exemple, industrie très porteuse, capable à elle seule d’améliorer la condition de vie de combien de mes frères et les mesures accompagnatrices sont sur une pente fragile.
Comment peut-on revigorer ce secteur quand les dépotoirs à ciel ouvert fourmillent un peu partout à travers le territoire. Comment compter sur le retour éventuel d’un visiteur suivi cette fois-ci par deux ou trois nouveaux visages que son expérience a émerveillées ?
Il est impératif que le ministère du tourisme dans son ensemble suive des cours de mise à niveau sur la place qu’occupe Haïti dans le concert des nations. Il faut que l’on comprenne que notre peuple n’a pas usurpé mais gagné grâce à des actes de bravoure éprouvées. Le titre pompeux de « Petit pays, Grande Nation ». Il faut que l’on comprenne qu’au cours des siècles derniers Haïti est le seul et unique pays qui a été créé.
Il faut que l’on sache que la Citadelle du roi Henri Christophe fut la plus majestueuse œuvre de défense construite dans le Nouveau Monde. D’autres ont vu le jour mais après, longtemps après. Il faut que nous, Haïtiens, nous nous enorgueillissons d’avoir bravé et vaincu la plus grande armée de l’époque du monde. Que la Citadelle reste et demeure un motif de fierté malgré toutes les humiliations que le pays a subies par la suite.
Ils viennent souvent de loin les étrangers dont le seul but du voyage est de visiter la Citadelle. Et combien grande est la déception qui se lit sur leur visage lorsqu’ils ne peuvent même pas satisfaire certains besoins naturels urgents par absence de commodités adéquates. Le même problème se pose au niveau du Palais San-souci. Des et des et des gouvernements antérieurs n’ont pas pris conscience de la gravité de ce problème ou tout simplement n’ont pas jugé nécessaire de le résoudre,
Le ministère du tourisme se démène comme un diable dans un bénitier pour faire œuvre qui vaille sans résultat probant. Ramier, Sans-Souci et la Citadelle peuvent générer suffisamment de revenus pour être pourvus de tout le confort indispensable à l’accueil des touristes si et seulement si le gouvernement savait vraiment ce qu’il y a lieu de faire. Pourquoi continuer à les en priver ? Même le bureau d’accueil des visiteurs au parking de la Citadelle mérite un sérieux coup de balai. La parole est à vous Madame La Ministre.
Un dernier point mérite notre attention, c’est le courage avec lequel M. William Ramos a embrassé sa mission de drainer des touristes vers les rives haïtiennes. Comme mesure d’accompagnement, je croyais que toutes nos portes d’entrée frontalières, Malpasse, Belladères, Ouanaminthe auraient fait peau neuve et la misère visible et palpable qui salue les visiteurs aurait été camouflée.
J’ai toujours appris que mieux vaut inspirer l’envie que le mépris. On dirait que cette propension a disparu chez l’état l’haïtien. Ces accès sur le territoire national ne génèrent-t-il pas assez de revenus pour que les routes qui les desservent soient en condition ? De nos jours, tous les peuples se réveillent et travaillent avec acharnement pour changer leur quotidien.
Par conséquent, c’est à nous, haïtiens que revient la responsabilité de notre destin, c’est à nous haïtiens de changer son cours.
Au travail et fièrement!
Garry Muzeau