par Wadson Désir

Vendredi 9 février 2018 ((rezonodwes.com))– Trente deux (32) ans après la chute de la dictature des Duvalier , le pays peine à retrouver la sérénité nécessaire à son bon fonctionnement. Il ne se passe pas un seul instant sans un scandale à un niveau ou à un autre. Depuis quelques temps , la mauvaise gestion des fonds découlant du Petrocaribe fait le débat dans les médias , sur les réseaux et est toujours à l’ordre du jour dans presque tous les foyers du pays.

Au niveau des universités , sur les places publiques , dans les écoles publiques et privées , on en parle ; sans même trop savoir ce que c’est , en fait . Le Venezuela nous vend du pétrole sur une période de 25 ans à des tarifs préférentiels. Le Petrocaribe est , en quelque sorte , une alliance entre les pays des Caraïbes et le Venezuela, premier exportateur de brut latino-américain, leur permettant d’acheter le pétrole à ce dernier à des conditions de paiement préférentielles.

Gloutons de leur état , certains de nos anciens dirigeants ont détourné , gaspillé de fortes sommes du Petrocaribe dans des projets bidons et en ont empoché une bonne partie par une série de résolutions prises en conseil des ministres , comme bon leur semble . De René Préval à Jocelerme Privert en passant par Michel Joseph ( Sweet Micky) Martelly , on a donc fait un usage abusif du Petrocaribe. Recourir à ces fonds était comme une simple formalité pour de nombreux anciens ministres et chefs de gouvernement.

Comment faire aboutir l’enquête autour de la dilapidation de ces fonds ?

Les personnes incrimées ou épinglées dans les rapports de Youri et de Beauplan ont rejeté catégoriquement ou d’un revers de main les documents tout en les qualifiant de  » manoeuvres politiciennes rétrogrades  » pour tenter de salir leur image. Laurent Salvador Lamothe , Jean Max Bellerive , Florence Duperval Guillaume , Wilson Laleau et consorts ont déployé et déploient encore tous leurs efforts afin de prouver leur innoncence dans le gaspillage des fonds provenant du petrocaribe. Il n’y avait pas eu de vol , de détournement ou de gaspillage.

Il n’y a pas de raison de mettre à l’index un certain nombre de personnes dans un rapport  » accablant » rédigé à la suite d’une enquête menée par des sénateurs de la République; mandatés par le peuple. L’argent a été utilisé par des mains invisibles. On ne peut donc envisager aucune poursuite judiciaire contre les assassins du petrocaribe. On a été comptable de deniers publics et/ou ordonnateur , on n’a pas de comptes à rendre au pays , on rentre chez-soi tranquillement. C’est pour cela qu’on nous prend pour un pays de  » merde  » où n’importe quel individu peut décider de vider les caisses de l’Etat sans se faire du souci pour les autres.

On est au pouvoir , on doit devenir millionnaire à tout prix ; à partir des fonds du trésor public , c’est ce qu’ils croient , pensent, disent ou répètent à longueur de journée , soit en présence de leurs amis ou des membres de leur famille. Aujourd’hui , ils entrent dans la danse petro tous seuls ; ils ne vont surtout pas perdre la cadence. Ils se font appeler  » petropilleurs , petromanes , petro-gangs « . Face à la velléité ( démarches peu lucides ) du Chef de l’Etat de faire jeter à la poubelle le rapport petrocaribe dans lequel quelques-uns de ses collaborateurs sont mis en cause , des citoyens , de sphères d’activités diverses , appellent à la résistance et à la révolte. Ils appellent également à la désobéissance civile et au boycott total des programmes gouvernementaux.

Quand le peuple haitien décidera de passer à l’action , il le fera sans la moindre crainte . Les dilapidateurs et leurs complices devront faire attention , car il se passera , tôt ou tard , quelque chose dans ce pays. Les haitiens révoltés se feront justice comme ils le voudront ou l’entenderont. Ils gagneront timidement les rues et s’arrangeront pour amorcer la grande révolution-petro ou la petro-révolution. Seule une révolution instantanée pourra faciliter l’aboutissement de l’enquête sur le dossier Petrocaribe qui a engendré de nouveaux riches en Haïti.

Wadson Désir
L’inventeur du dictio-petro