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En apprenant que des « vendeurs de black-out » avaient décroché une part des $123 millions, des observateurs ont conclu à une farce, cette dénonciation orchestrée par le Palais National pour faire capoter le mouvement de rues des anti-budget

Port-au-Prince, mercredi 13 décembre 2017 ((rezonodwes.com)).- Les entreprises de production d`électricité, qualifiées de « marchands de black-out » ont des représentants attitrés parmi les membres de l`importante délégation accompagnant le président haïtien, Jovenel Moise, pour son premier périple sur le continent européen.

Révélée par Luckner « Louko » Désir durant son émission « Haïti Débat » réalisée en duo avec l`ex député Pierre Martin Tatoute (Chansolme, Nord`Ouest), cette information, vient éclairer un peu plus les comportements de nos hommes d`état qui n`hésitent pas à utiliser les mensonges les plus éhontés et les montages ou trompe œil les plus vulgaires pour arriver à leur fin.

Au plus fort de la contestation contre le budget 2017-2018, en effet, des conseillers du palais ont trouvé la formule lapidaire la plus efficace, pour eux, pour déstabiliser le mouvement en inventant le terme « machann blakawout« , en étiquetant trois compagnies de production d`électricité, sous contrat avec l`Ed`H, « Haytrac, Sogener et Epower ».

Ce qui paraissait bizarre pour les analystes les plus avertis, certains des actionnaires de ces compagnies se retrouvent dans la liste des supporteurs ayant financé la campagne du président Jovenel Moise ou font partie de la mouvance Tet Kale. Certaines de ces compagnies ont même bénéficié, en cachette, d`alléchants contrats de gré à gré, sous couvert de loi d`urgence post-Mathew.

Mais, cela n`a pas empêché les cadres du Palais, comme Lucien Jura, Guichard Doré et Rénald Lubérice, des sénateurs et des fanatiques zélés et le président de la République de déclarer que ces « vendeurs de blackout » font tout pour renverser le pouvoir à cause de sa volonté d`offrir l`électricité 24h / 24 à la population.

Des accusations ont fusé de toutes parts, faisant croire que 29 millions de dollars ont été décaissés par ces « marchands de blackout » pour financer les manifestations de rue. Un ancien sénateur proche du palais national, Edo Zenny, a même demandé que ces trois familles soient fusillées sans autre forme de procès. Finalement, cette « famille » a-t-elle poursuivi l’ex-sénateur pro-gouvernemental Zenny en justice pour menaces de mort ?

Tout membre de la presse qui a osé, à l`époque, mettre en doute la véracité des déclarations du régime s`est vu taxer de vendeurs de micro ou de plume ayant reçu sa part des 29 millions imaginaires.

Aujourd’hui, les mouvements de rue appartiennent au passé, les belles amitiés peuvent fleurir au grand jour et on oublie les déclarations aussi fausses et hypocrites d`hier, car on s`en fout royalement de ce pays peuplé de … dupes!