Même si l’on n’en parle presque plus de nos jours, dossier PetroCaribe oblige, le chapitre d’abus sexuels commis par des employés d’Oxfam en Haïti n’est pas fermé. Oxfam International a annoncé la nomination de Zainab Bangura, ancienne sous-secrétaire générale des Nations Unies, et Katherine Sierra, ancienne vice-présidente de la Banque mondiale, pour présider ensemble une Commission Indépendante chargée d’analyser les comportements sexuels répréhensibles, la redevabilité et le changement de culture au sein d’Oxfam


Londres, dimanche 18 mars 2018 ((rezonodwes.com))-Selon Oxfam, dont la récente révélation sur le comportement sexuel abusif et humiliant de son personnel sur le terrain en 2010 et 2011, a soulevé l’indignation des haitiens, cette Commission indépendante a été constituée « à la suite de comportements de harcèlement et d’abus sexuels par des membres du personnel d’Oxfam dans plusieurs pays, dont le Tchad et Haïti, et la manière dont Oxfam a géré les faits à l’époque« .

Oxfam qui annonce déjà que « les conclusions et les recommandations de la Commission indépendante seront rendues publiques » a par ailleurs indiqué que la commission Bangura-Sierra devrait présenter un rapport avec des « recommandations à l’attention d’Oxfam et de l’ensemble du secteur humanitaire pour développer une culture de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation, du harcèlement et des abus sexuels » commis par leurs employés exploitant lâchement la misère des bénéficiaires de leurs programmes d’aide humanitaire.

Dans ses premières déclarations, Mme Katherine Sierra a « souhaité s’engager dans cette Commission indépendante car il est essentiel de déterminer ce qui n’a pas fonctionné par le passé, si les mesures prises par Oxfam depuis 2011 ont permis de réduire les risques et quelles mesures supplémentaires peuvent à présent être mises en œuvre pour garantir, en cas de nouveaux incidents, une réponse appropriée, en particulier vis-à-vis des victimes ».


De son côté, sa collègue Zainab Bangura a déclaré qu’elle « admire depuis longtemps le travail d’Oxfam et des autres organisations humanitaires dont le personnel risque souvent la vie pour aider autrui dans des situations terriblement difficiles« .

L’organisation qui se lance dans une vaste réforme institutionnelle depuis l’éclatement du scandale sexuel en Haïti en a profité pour annoncer de nouvelles mesures d’ordre structurel et informer « qu’aucun membre de son personnel ne puisse recevoir une référence au nom d’Oxfam sans que celle-ci soit dûment approuvée par une personne autorisée à ce faire« . Et selon Oxfam, il serait bientôt impossible aux employés qui ont eu dans le passé des comportements inappropriés de passer d’une organisation à une autre car l’organisme s’est engagé à collaborer avec les autres acteurs du secteur à l’élaboration d’un système de passeports humanitaires.

L’organisation a également renforcé ses processus d’alerte et encourage les personnes qui ont vu ou subi des faits d’abus ou d’exploitation de la part de membres du personnel d’Oxfam à se manifester: +44 (0) 1 865 47 2122.


Les autres membres qui feront partie de cette Commission indépendante de Oxfam sont :

  • Aya Chebbi, cofondatrice du collectif Voice of Women Initiative et présidente fondatrice du mouvement panafricain de jeunesse Afrika Youth Movement
  • James Cottrell, ancien responsable mondial de l’éthique et de la responsabilité sociale chez Deloitte
  • Musimbi Kanyoro, PDG du Fonds mondial pour les femmes
  • Birgitta Ohlsson, ancienne ministre des affaires européennes en Suède
  • Katharina Samara-Wickrama, directrice du programme sur les questions touchant les femmes au sein de l’Oak Foundation.