Vendredi 8 décembre 2017 ((rezonodwes.com))– L’autorité d’intelligence financière dont s’est doté le Vatican fonctionne mais le fait qu’aucune affaire de blanchiment d’argent n’ait encore été portée devant les tribunaux laisse planer un doute sur l’efficacité globale des réformes menées par le Saint-Siège, affirme jeudi un rapport du Conseil de l’Europe.
Dans ce troisième rapport de progrès, qui fait suite à une évaluation publiée en 2012, Moneyval, l’organe de lutte contre le blanchiment d’argent de l’organisation paneuropéenne, réitère les critiques faites il y a deux ans sur l’absence de résultats, en dépit de centaines d’enquêtes ouvertes.
« Le nombre régulier d’alertes sur des activités suspectes au sein de l’Institution pour les œuvres religieuses (IOR, la banque du Vatican) dans le cadre du processus d’assainissement de ses activités, indique que la surveillance financière est désormais bien intégrée au Vatican », indiquent les experts.
Mais « aucune enquête domestique n’a mené un cas de blanchiment d’argent devant les tribunaux » et « en dépit des montants considérables de capitaux gelés, aucune procédure judiciaire n’a encore abouti à une confiscation », ajoutent-ils.
« L’efficacité globale des actions du Saint-Siège en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux dépend des résultats obtenus aux stades des poursuites et des tribunaux », concluent-ils en proposant une nouvelle évaluation d’ici deux ans.
Sous l’impulsion de Benoît XVI, confronté à des scandales financiers touchant l’IOR, le Vatican s’est doté en 2010 de nouvelles lois de transparence financière et a demandé l’aide du Conseil de l’Europe pour évaluer la conformité de ses résormes avec les normes internationales, un processus poursuivi par son successeur, le pape François.
Reuters (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)