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Dimanche 17 décembre 2017 ((rezonodwes.com))– Quand j’étais adolescent dans les rues de Petite Rivière de l’artibonite j’attendais fébrilement l’arrivée de Noël non pour recevoir des cadeaux mais pour me livrer à la joie de faire briller mon fanal dans les rues, sans électricité, de ma ville. Le fanal était en fait le produit de l’imaginaire d’enfant que nous étions en même temps un exercice d’intelligence qui coïncidait avec les fêtes de Noël et de fin d’année que l’on mettait en exergue dans les rues.


Il fallait choisir les plus beaux décors les plus beaux symboles et de les confectionner méticuleusement afin d’égayer les rues et les passants. En outre à l’intérieur du fanal se trouva une bougie projetée sur du papier fin de toutes couleurs achetés soit chez madame Georges Présumé ou encore chez madame FRANCK mais c’était Antoine Jean qui vendait les meilleurs papiers sur la place du marché à l’époque.

L’astuce consistait à découper un carton grandeur nature en inventant tout sortes de dessins du palais trois cent cinquante portes au fort de la crête à pierrot et les camions qui faisaient Petite rivière de l’artibonite Port au prince. Un imaginaire foisonnant qui avait donné naissance à de très beaux fanaux qui brillaient de leurs mille feux dans les rues sans électricité de Petite Rivière de L’artibonite.

On aurait pu dire à l’époque que ces fanaux criaient avec élégances mesdames messieurs il y’a de la lumière jusque dans les ténèbres et que la mort n’est rien à côté de la vie. Ah oui En ce temps là les grillons s’accordaient dans les nuits vespérales et chaudes de ma ville de leurs voluptés musicales c’était comme si les troubadours jouaient en plein champs.

Une fois que le fanal se dressa sur ses lauriers il suffisait d’une baleine pour contempler la beauté de celui -ci avec ses décors et ses beaux dessins luisants comme la permanence des arc en ciels dans les beaux ciels de petite Rivière de l’Artibonite ou le chuchotement de l’artibonite à côté gronda comme une météorite en furie.


Parmi les adolescents qui confectionnaient les beaux fanaux made in petite Rivière de l’Artibonite, mon frère Fernand était sans doute le plus doué. Cet être qui sait tout faire avec ses dix doigts pouvait construire un fanal avec toutes les règles de l’art.

En deuxième position sans doute mon cousin Gracia Joseph était aussi celui qui savait inventer toutes sortes de fanaux et qui confectionnait des poèmes de bonnes factures qu’il m’exigeait a les apprendre par cœur. Enfin Mon cousin Dorcemus Duronel n’était pas en reste, lui fils de menuisier connaît bien les recettes pour construire un bon et un beau fanal.

Après il fallait parcourir la ville avec le fanal tout illuminé et les passants regardaient le spectacle parfois même ils donnaient une petite pécule. Mais le concours des plus beaux fanaux se déroula le 24 décembre après la messe de Minuit, on accompagnait nos tantes et nos mères chez elles en les éclairant avec nos beaux fanaux en bandoulière. Ainsi ma mère, ma tante Atemise ci devant madame Boisrond et d’autres encore avaient été raccompagnées chez elles à l’aide des fanaux bien allumés.


De nos jours les fanaux sont absents des rues de la petite Rivière de l’Artibonite la tradition s’y perd la jeunesse à autres choses à faire que de se donner dans l’imagination de fabriquer quoi que ce soit. On ne reproduit plus sur des fanaux géants le palais des trois cent soixante cinq portes ni le fort de la crête à Pierrot deux monuments construits à la gloire de la première révolution nègre anti esclavagiste et anti raciste.

Maguet Delva