This post was originally published on this site

par Wadson Désir

Jeudi 7 décembre 2017 ((rezonodwes.com))– Depuis la chute de la dictature des Duvalier, Haiti expérimente la démocratie pour s’adapter aux conditions nouvelles. Mais on ne parvient pas à mettre en place les institutions nécessaires au bon fonctionnement du pays , avec l’espoir de créer le climat de stabilité politique dont il a tant besoin. On se chamaille tout le temps , pour des prunes. N’est-il pas venu le moment de questionner notre raison d’être comme peuple ? Que voulons-nous , au juste ?

Sommes-nous des extraterrestres ou avons-nous les pieds sur terre ? Ces petites questions auraient pu nous aider à nous situer dans la carte du monde. Au niveau des autres pays , on parle de grands projets d’infrastructures, de grandes réalisations économiques et technologiques , nous autres , nous restons dans la logique de notre fierté d’être la  » Première République  » noire indépendante dans l’histoire de l’humanité. A quoi cela nous a-t-il servi depuis plus de deux siècles ? Qu’avons-nous réalisé d’extraordinaire ?

Qu’avons-nous entrepris comme démarches pour changer notre situation précaire , à divers échelons ? Nous ne faisons que tergiverser sur un certain nombre de choses qui ne nous mèneront nulle part ou qui n’aboutiront à rien de concret. Nous sommes plutôt des experts en théorie. Dans la pratique, et, face à certaines situations faisant appel au bon sens, nous laissons déceler notre crétinisme ou notre incapacité à relever les grands défis de l’heure. Nous parlons toujours avec outrecuidance , malgré notre ignorance.

A quoi doit-on s’attendre ?

Nos différents problèmes demeurent entiers, nous nous trouvons encore dans l’impossibilité de les résoudre, une bonne fois pour toutes. Il revient à nous poser la question suivante : quelles sont nos plus grandes priorités ? Aucun gouvernement n’a pu faire la différence entre choix , priorités et besoins. Nous n’irons nulle part tant que nous ne prendrons pas le temps de définir , au préalable, notre plan de développement, en tenant compte des besoins réels des communes , des sections communales , entre autres.

Dans l’administration publique, il y a le phénomène de la corruption qui s’installe en compagnie de l’impunité. Bien au contraire , de gros bonnets dans les secteurs public et privé veulent qu’elle soit, aux yeux de la société, perçue comme quelque chose de bien. De fortes sommes dilapidées , on s’en fout , dirait-on. Les corrompus et les corrupteurs fonctionnent en toute quiétude ; ils agissent , à ce qu’il paraît, sous la protection de certains bras puissants tant à l’échelle nationale qu’internationale.

Aujourd’hui, entre la nécessité de mettre en place un Conseil Électoral Permanent et les cris de détresse d’une population tenaillée par la faim, où va-t-on se situer ?

Wadson Désir