Des armes importées discrètement au pays pour le compte de l’Armée de Jovenel Moise, seraient dédouanées pendant la semaine de grève lancée par les douaniers à Port-au-Prince, a annoncé mercredi le journal Haïti-Observateur. »…Certains locaux seront carrément interdits aux membres de l`Association des Douaniers Haïtiens« , note-on dans une déclaration officielle du conseiller de la présidence, Guichard Doré. Plus loin, le porte-parole de l’Association des Douaniers, Michelson Nelson, a révélé que le gouvernement a permis, sans contrôle douanier, la livraison des marchandises entreposées aux différents bureaux de douane à travers le pays et a signalé que « des policiers ont été dépêchés pour briser des cadenas et forcer les portes« .
Le colonel Jean-Robert Gabriel est un citoyen vertical, loin d’être un « tortionnaire« , confie Haïti-Observateur qui revient sur le procès de Raboteau

Port-au-Prince, mercredi 21 mars 2018 ((rezonodwes.com))-Si les membres du syndicat des douaniers se targuent de gloire d’avoir fait tout leur possible pour une clarification bientôt de leur statut, en lançant une semaine de grève, pour forcer la main au gouvernement Tèt Kalé, il se pourrait bien qu’ils se trompent. Selon l’hebdomadaire haïtien de New York, Haïti-Observateur, « le pouvoir s’est joué du syndicat« .

L’hebdomadaire a précisé que les douaniers en « décrétant ce débrayage« , à leur insu, ont donné « l’opportunité de dédouaner des armes importées discrètement pour l’Armée de Jovenel Moise« .

Toujours selon H-O. « il semble que la stratégie menée par le pouvoir en place pour traiter avec les douaniers n’ait pas fait l’unanimité aux seins des institutions liées au fonctionnement de l’Administration générale des Douanes« .

Le nœud gordien, dans toute cette histoire de grève à la Douane qui a valu la fermeture (temporaire ?) de plusieurs industries de sous-traitance, faute de matières premières délivrées à temps, est le dévouement manifeste des autorités à assurer la relève. Un comportement confirmé par Guichard Doré, qui a pris le soin d’annoncer que certains locaux seront carrément interdits aux membres de l`Association des Douaniers Haïtiens.

En effet, a poursuivi l’hebdo de new York, selon des informations obtenues de l’Administration générale des Douanes, confirmées par un membre du personnel du ministère des Finances et des Affaires économiques également, et souhaitant rester dans l’anonymat, informations corroborées par deux personnes du syndicat des douaniers, les autorités ont profité de la période de grève pour dédouaner des armes, qui avaient été commandées de manière clandestine, pour l’Armée récemment remobilisée par l’administration Moïse-Lafontant.

Toutefois, a souligné le journal, « les types d’armes sorties des dépôts de la Douane de Port-au-Prince ne pouvaient être précisés« , mais par contre, a-t-il souligné suivant les confidences d’un informateur, « les dénonciateurs de cette activité ont précisé que les caisses ont été récupérées et transférées à une destination inconnue« .

Un des informateurs a souligné à l’attention du journaliste de H-O en quête d’informations fiables, qu’il n’est nullement surprenant d’entendre dire « qu’après la livraison de ces armes désormais en possession des autorités militaires, que l’effectif des militaires passe à 200 ou 400« , en tout cas bien plus que la centaine, rappelle le journal, qu’on avait vu lors de la mobilisation officielle de l’institution, le 18 novembre 2017, date commémorative de la Bataille de Vertières et jour de l’ancienne Forces armées d’Haïti (FAdH).

Drôle de coïncidence, a fait remarquer Haïti-Observateur, maintenant « qu’il y a lieu de constater que l’arrivée de ces armes coïncide avec la nomination d’anciens officiers de l’institution démobilisée faisant déjà l’objet de controverse autour de l’assistant chef d’état-major, l’ex-colonel Jean-Robert Gabriel et ancien secrétaire du haut-état major de l’ancien FAdH« .

Haïti-Observateur prend la défense du colonel Jean-Robert Gabriel

Sans vouloir cautionner la remobilisation des Forces armées d’Haïti, refondée à l’image de Jovenel Moïse et refaite sur mesure pour lui, écrit le journal dans son édition du mercredi 21 mars 2018, qui campe un bref portrait du colonel contesté. Des responsables d’Haïti-Observateur connaissent et ont abordé le colonel Gabriel durant de longues années, portent témoignage que ceux qui l’accusent de « tortionnaire » se trompent.

Selon eux, Jean-Robert Gabriel est un citoyen vertical, intégral, un gentleman et un officier sans reproche. Il est « un homme qui se respecte et respecte tout le monde » a informé H-O concernant les critiques dont cet officier supérieur fait l’objet depuis son intégration au sein du haut État-major de l’armée de Moise. « Le pire qu’on puisse dire de lui » s’interroge le plus grand hebdomadaire haïtien de la diaspora, est que le colonel Gabriel est « trop souple» pour embrasser la carrière militaire.

« Aussi le verdict prononcé contre lui a-t-il été rendu nul et sans effet en Cassation en date du 3 mai 2005 » a fait remuer les faits du passé le journal, tout en spécifiant que « conformément au dispositif du jugement du Tribunal de première instance des Gonaïves siégeant en ses attributions civiles, le 24 février 2006« .