Nous ne savons pas si les salaires évoluent avec l’ancienneté du diplomate, ou encore, si cela varie avec le degré de pouvoir d’influence du personnage politique ayant glissé un de ses protégés dans la diplomatie haïtienne, un fait est certain, le marasme économique traverse la frontière et que nos dirigeants, semble-t-il, ne travailleraient que pour satisfaire uniquement leur ego prenant trop de place dans une République avec la capitale la plus sale au monde.

A Port-au-Prince tout comme au-delà des frontières du pays, des diplomates se plaignent de ne pas recevoir leur salaire depuis 5 mois, pour certains et presque 8 mois pour d’autres.

Dimanche, 1er septembre 2019 ((rezonodwes.com))– « Les diplomates n’ont pas reçu leur salaire depuis avril« , a confié à Rezo Nòdwès un des diplomates haitiens en poste dans un des pays de la Caricom. Cette source qui a demandé à garder l’anonymat, a en outre ajouté que « les frais de fonctionnement ne sont pas reçus depuis plus de 7 mois« . Soit exactement à la date d’expiration du mandat « constitutionnel » de 30 jours accordé à Jean-Michel Lapin, comme premier-ministre a.i.

Chose paradoxale, Rezo Nòdwès a également appris que la Chancellerie haïtienne qui a lancé une investigation sur des allégations de corruption qui serait pratiquée par des diplomates du consulat d’Haïti à New York, élabore un plan pour diminuer l’impact des manifestations à la venue éventuelle du président Jovenel Moise à Manhattan, pour prendre la parole à 74ème Assemblée ordinaire des Nations-Unies.

En République Dominicaine, un autre consul, sous le couvert de l’anonymat, a déclaré « connaître des situations difficiles » vu que le ministère des Affaires Etrangères n’a depuis 6 mois effectué des virages sur son compte bancaire.

« Mwen la pi rèd kon keu makak« , une traduction erronée de « je me maintiens au pouvoir en dépit de tout« , avait laissé entendre mercredi, le président Jovenel Moise, dans un entretien exclusif accordé à Associated Press profitant de rappeler aux membres de l’opposition que « c’est à travers des élections que la passation du pouvoir se fait« . Cependant le chef de l’Etat qui est accusé de diriger « virtuellement Haïti », entraîne au premier constat citoyen les quelques 11 millions d’habitants vers une profondeur d’où il est difficile de refaire surface.

L’administration Jovenel Moise/Lapin-Michel qui doit organiser des élections pour le renouvellement de 2/3 du sénat et de l’ensemble des députés en majorité très improductifs, à la 150è, serait sur le point de rater cette échéance constitutionnelle. Un signe prouvant clairement la démission des dirigeants de ce pays, le plus pauvre de l’hémisphère et le plus corrompu de la région.